DOSSIER
110
FIG. 31 (À GAUCHE) :
Cimier de la société guerrière
Nkpwe. Bangwa, Cameroun.
XIXe siècle. Cette sculpture
serait l’objet 5 de la lettre de
Conrau à von Luschan du 11
juin 1899.
Bois, pigments et tissu. H. : 33,4 cm.
Collecté par Gustav Conrau en 1898
ou 1899.
Museum für Völkerkunde, Berlin, inv.
III C 10565.
© Ethnologisches Museum der
Staatlichen Museen zu aBerlin -
Preußischer Kulturbesitz.
FIG. 32 (CI-DESSUS) :
Cimier de la société Lefem.
Bangwa, Cameroun.
XIXe siècle. Cette sculpture
pourrait être l’objet 1 de
la lettre de Conrau à von
Luschan du 11 juin 1899.
Probablement collecté par Gustav
Conrau en 1898 ou 1899.
Bois. H. : 76 cm.
Collection Lune Rouge.
FIG. 33 (AU MILIEU, 3e
OBJET) : Figure debout.
Bangwa, Cameroun. XIXe
siècle. Cette sculpture serait
l’objet 2 de la lettre de
Conrau à von Luschan du 11
juin 1899.
Bois. H. : 34 cm.
Collecté par Gustav Conrau en 1898
ou 1899.
Museum für Völkerkunde, Berlin, inv.
III C 10522.
© Ethnologisches Museum der
Staatlichen Museen zu Berlin -
Preußischer Kulturbesitz.
NOTES
1. Sept fi gures de la collection Conrau supposées avoir été
perdues pendant la Seconde Guerre mondiale sont revenues
au musée de Berlin en 1990 après avoir refait surface à Leipzig
(voir Höpfner 1993, cité d’après Schlothauer 2015, p. 15f).
2. Les anciens registres d’inventaire peuvent l’établir. Les
références IIIC 10529 (une statue féminine) et IIIC 10518
(la statue d’un roi portant un couvre-chef) ont déjà été
identifi ées. Récemment, nous avons pu démontrer que la réf.
III C 10544 correspondait à une fi gure de canne achetée par
Kevin Conru lors d’une vente aux enchères en Angleterre
et abritée aujourd’hui dans la collection Javier Peres à Berlin
(Lintig, Tribal Art magazine, printemps 2014). Une sculpture
se trouvant dans la collection Lune Rouge à Montréal est
fortement similaire à la référence III C 10513 de l’ancien
registre d’inventaire du musée, comme en témoigne un dessin
(no 1) dans une lettre de Conrau (fi g. 36). Cet objet ne se
trouve plus dans la collection du musée, mais le lien entre
la sculpture de la collection Lune Rouge et Conrau n’a pas
encore été vérifi é.
3. Pascal Marthine Tayou, par exemple.
4. Globus, 77. 1900, 115.
5. Leibniz-Institut für Länderkunde, Archiv für Geografi e,
Nachlass Kurt Hassert, lettres de Conrau à Hassert, 201 / 45 et
201 / 46 (IfL-Leipzig).
6. Par exemple, Einleitung Fotoausstellung Bundesarchiv /
Goethe Institut, « Was treiben die Deutschen in Afrika ? »
(Allemagne / Cameroun) et Thiemeyer 2016, p. 33-45.
7. Des liens renvoyant à divers groupes et projets sont disponibles
sur le site Internet du Kolonialismus im Kasten : https://www.
kolonialismusimkasten.de/
8. Voir la note 4.
9. Le département allemand des Affaires étrangères autorisa la
création du poste avancé de Barombi près du « lac Éléphant »
et sa construction débuta en janvier 1888. Un lieutenant et
environ cinquante porteurs kru et vai provenant du Liberia et
de Sierra Leone accompagnèrent Zintgraff. L’avant-poste de
Barombi était utilisé pour observer les groupes locaux banyang
et leur région, et était destiné à servir de point de départ aux
explorations s’enfonçant dans l’arrière-pays. Par manque de
personnel, ce projet se révéla d’abord infructueux. Zintgraff
obtint ensuite l’aide d’hommes supplémentaires venus de
Lagos, au Nigeria. Ainsi, il put traverser le territoire banyang
en janvier 1889 et devint dès lors le premier Européen à
atteindre le Grassland, au nord-ouest du Cameroun, par le Sud
(Hoffmann 2007, 48).
d’objets de culte, qui sont aujourd’hui parfois visés
par des demandes de restitution ? Se sont-ils trop
éloignés de la culture matérielle de leurs ancêtres
pour que leurs demandes aient le moindre poids ?
Qu’arriverait-il aux objets qui reviendraient sur leur
lieu d’origine ? Si la restitution d’objets volés est totalement
justifi ée dans certains cas, Conrau n’a apparemment
pas volé les objets qu’il a collectés, bien
qu’ils l’aient été dans un contexte tragique. Le plus
souvent, la restitution d’objets est une manière de
faire amende honorable, mais ne peut en aucun cas
réparer les injustices commises à l’époque. Les temps
ont changé, en général positivement. De nouveaux
symboles et de nouvelles oeuvres d’art ont vu le jour
et continuent d’apparaître. Ne pourrait-on pas également
considérer que les Bangwa, ce petit groupe
d’individus peuplant une lointaine région montagneuse,
puissent éprouver la satisfaction de voir que
les oeuvres créées par leurs ancêtres sont à ce point
prisées et reconnues à travers le monde ?
/www
/kolonialismusimkasten.de