DOSSIER
Deutschen Schutzgebieten. Le 11 janvier 1899, plusieurs
avec Conrau, probablement pour travailler dans une
plantation de cacao, et Assunganyi les accompagna
même durant la première partie du voyage, s’assurant
qu’ils pourraient traverser sans encombre la région de
Kabo en négociant avec les chefs locaux52.
Nous ne connaissons pas exactement la fréquence
des visites ultérieures de Conrau à Azi et dans la région
bangwa, mais nous savons qu’il déplaça son principal
poste commercial de la région banyang au royaume
de Lebang, ce qui était également plus agréable pour
lui en raison du climat favorable des hauts plateaux.
Concurrents de longue date des marchands de Lebang,
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FIG. 19 (EN BAS À
GAUCHE) : Jesco von
Puttkamer, neuf fois
gouverneur du Cameroun
entre 1887 et 1906.
Photo : Ernst Siegfried Mittler et Sohn,
Berlin 1905.
FIG. 20 (CI-DESSUS) :
Lieutenant Hutter avec des
soldats bali soldiers. Photo
d’Eugen Zintgraff.
Extrait de Rochus Schmidt,
Deutschlands Kolonien, vol. 2, Berlin :
Verlag des Vereins der Bücherfreunde
Schall & Grund, 1898, p. 138.
FIG. 21 (EN HAUT À
DROITE) : Felix von Luschan,
conservateur du Königliches
Museum für Völkerkunde de
Berlin.
Extrait de Berliner Leben, nº 2, 1907.
FIG. 22 (PAGE DE DROITE, À
GAUCHE) : Vue sur Fontem
depuis Mbing Ngugo.
Photo : Francois Schaegis.
vingts variétés de plantes et soixante-quatorze espèces
d’oiseaux. J’ai également trouvé toutes sortes d’objets
ethnographiques. Je suis en train d’expédier toutes
mes découvertes aux musées de Berlin. Ils ont déjà reçu
une cargaison.54 »
Dans une lettre datée du 3 septembre 1899 envoyée
à Berlin à l’attention de von Luschan, Conrau
écrit qu’il a été en mesure de trouver une multitude
de « fétiches » dans la région bangwa, dont il expédia
cinq caisses vers l’Allemagne55. Les objets publiés ici
faisaient partie de cette cargaison, à l’exception de
la pipe, qui se trouvait dans la première cargaison
envoyée à Berlin, dont Conrau fi t mention à Hassert.
Force est de constater que nous ne disposons que
de peu d’informations sur Gustav Conrau et ses
célèbres oeuvres d’art bangwa. Toutefois, la correspondance
qui subsiste nous apprend qu’il s’est
procuré ces objets auprès des populations Bangwa,
avec l’assentiment de leur puissant chef, Assunganyi.
Une lettre à von Luschan datée du 1er octobre 1899
fournit davantage d’informations quant à la manière
dont Conrau est entré en possession des objets :
« J’ai acheté les … fétiches dans toute la région
bangwa. Après que je lui ai offert de nombreux cadeaux,
le chef a autorisé les gens à me vendre des
objets. Ce sont de vieilles choses, dont ils ne font plus
grand cas. Les fétiches plus récents, à savoir ceux du
chef Fontem, sont à présent habituellement ornés de
perles. Les Bangwa m’ont donné le nom des objets,
mais je ne peux pas garantir la véracité de leurs informations.
… Vu leur réticence à me parler des fétiches,
je pense qu’ils m’ont volontairement donné des informations
erronées…56 »
Des lettres envoyées à von Luschan en septembre et
octobre indiquent que Conrau se trouvait à l’époque
hommes bangwa étaient prêts à faire le voyage
les Banyang vivant à la frontière culturelle et
géographique séparant le nord de la région banyang
du territoire bangwa voyaient ce « déménagement »
d’un mauvais oeil. Conrau passa visiblement six mois
dans la région bangwa, et sa nouvelle résidence se
trouvait non loin du palais d’Azi. Il aurait fait venir
quatre-vingt-huit hommes de la région à la côte durant
l’année 189953, bien que les avis divergent quant
au nombre total de ces hommes.
Conrau précise ses activités dans la seconde des
lettres adressées à Hassert et conservées à Leipzig :
« Je me trouve en territoire bangwa, à l’est de la région
banyang. Je suis dans les hauts plateaux, dont
l’altitude varie entre 600 et 1500 mètres au-dessus du
niveau de la mer (je suis à 900 mètres) et qui rejoignent
les hauts plateaux bani également bali. La région du
Grassland se situe au nord-est, tandis qu’au sud-ouest
se trouve une zone de transition entre la forêt et les
prairies. … J’ai fourni à H. v. Danckelmann des
descriptions des routes, des terres, etc. Je passe beaucoup
de temps à collecter des spécimens botaniques
et zoologiques. J’ai à ce jour découvert cent quatre-