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FIG. 5 (CI-DESSOUS) :
Montage montrant le
kavakava de la fi gure 3.
À gauche : archives SS.CC. PAQ 6
photo Orliac.
À droite : vente du 17 avril 2009
par Drouot organisée par la maison
de vente Aguttes. Photo : Fabrice
Gousset.
FIG. 6 (CI-DESSOUS ET À
DROITE) : Moai kavakava
(Rapa Nui, Chili), proche de
l’exemplaire d’Azy.
Bois. H. : 52 cm.
Musée d’ethnographie de Zagreb,
EX1037.
de ce style ; l’emploi d’une lime pour parachever
son façonnage vient à l’appui de cette attribution.
Par ailleurs, le corps des kavakava est en général
courbé comme celui des vieillards. Ainsi, sur
la plupart des statuettes classiques, la ligne virtuelle
qui joint le sommet du crâne au milieu de
la plante des pieds passe à l’extérieur de l’imposante
cage thoracique. À cet effet, une pièce de
bois naturellement courbe était recherchée par le
sculpteur, qui y devinait la préfi guration surnaturelle
de son oeuvre. En revanche, celle choisie
pour le kavakava d’Azy est rectiligne et la ligne
décrite ci-dessus passe à l’intérieur de la cage thoracique.
Cette originalité est partagée par au moins
trois autres fi gurines dont le n°350 du catalogue
Oldman3, d’un pur style classique. Les deux autres,
EX 1037 du musée d’Ethnographie de Zagreb (fi g.
6) et n° 47751 du Peabody Museum (fi g. 7), Harvard
(Massachusetts, USA) moins élaborées, sont
également proches du kavakava d’Azy par leur facture
et leur glyphe crânien.
Le kavakava de Zagreb a été offert en 1868 par
Pomaré IV, reine de Tahiti, à Émile de la Roncière,
le très anticlérical gouverneur des Établissements
français d’Océanie ; sa veuve, née de Tomekovic,
en fi t don au musée de Zagreb en 1876. D’une
dimension voisine de celle de la statuette d’Azy, ce
kavakava s’en rapproche également par son glyphe
crânien représentant une pieuvre.
Le Peabody Museum d’Harvard conserve un
kavakava très voisin de celui d’Azy (fi g. 7), ainsi