ART + loi
Ces deux dernières années, l’ATADA,
une organisation professionnelle américaine qui représente
vigoureusement et brillamment défendu les intérêts
de ses membres dans les médias, auprès du Congrès
américain et par le biais de campagnes de terrain.
L’ATADA, l’acronyme désignant l’Antique Tribal
Art Dealers Association, a entrepris des actions
considérables visant à mettre fi n à certaines lois préjudiciables,
collectionneurs d’art, ainsi qu’à sensibiliser le grand
public. Son objectif est de rétablir l’équilibre en matière
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À GAUCHE : Masque.
Yup’ik, Alaska. Vers 1900.
Bois, pigments et cuir. H. : 18,5 cm.
Reproduit à taille réelle.
Ex-coll. Tomkins Collection (TC 255),
NY 1999-2016 ; Jack Bryan, Alaska
Shop, Gallery of Eskimo Art, New
York, 1999.
Collection privée.
Photo : Alex Arthur.
Détruits, abandonnés ou vendus
aux étrangers après leur utilisation,
les objets de ce type pourraient être
concernés par des demandes de restitution
si STOP II était approuvé.
outre-Atlantique les marchands, les collectionneurs
et les musées spécialisés dans l’art tribal, a
à défendre les droits des marchands et
de politique gouvernementale et de préserver et
FACE À UNE LÉGISLATION
PRÉJUDICIABLE POUR
LES OEUVRES D’ART, LES
ORGANISATIONS ARTISTIQUES
CONTRE-ATTAQUENT
Par Kate Fitz Gibbon
a un programme de restitution volontaire permettant
à des collectionneurs privés de restituer
d’importants objets sacrés, détenus par eux légalement,
à des tribus amérindiennes ; une alternative
collaborative et effi cace à l’empiétement fédéral sur
les droits des collectionneurs. Ce programme volontaire,
qui repose donc entièrement sur la bonne
volonté d’un collectionneur ou d’un marchand, a
permis, rien que l’année dernière, de restituer plus
de trente objets majeurs à des tribus du Sud-Ouest.
En mai 2017, une conférence importante, Understanding
Cultural Property, a rassemblé des leaders
politiques et spirituels tribaux, des professionnels
du commerce et de la vente aux enchères, ainsi que
des experts juridiques des quatre coins du pays. En
juillet 2017, l’ATADA a témoigné devant le Département
d’État des États-Unis au sujet de l’art tribal
international.
protéger le patrimoine pour tous. Sans l’intervention
de l’ATADA, le STOP Act de 2017, visant à inscrire
dans la politique fédérale américaine la restitution
de tout l’art amérindien aux tribus, et le TAAR Act
de 2016, qui aurait fait de pratiquement toutes les
antiquités étrangères des biens volés, pourraient déjà
faire partie intégrante de la législation américaine.
Pour mener son combat, l’ATADA n’est pas seule.
Des organisations américaines et internationales travaillent
en collaboration avec cette organisation dans
la lutte contre les lois portant atteinte à la collection
d’art. Parmi elles, on retrouve le Committee for
Cultural Policy, la Global Heritage Alliance, la Professional
Numismatists Guild et l’Association of Dealers
& Collectors of Ancient & Ethnographic Art.
L’ATADA collabore également avec les communautés
autochtones et le grand public, à travers
d’autres actions particulières. En l’occurrence, elle