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CI-DESSUS : Robe de chef.
Salish, Colombie-Britannique.
Avant 1828.
Laine de chèvre de montagne, poil
laineux, fi bre végétale, poil d’ours noir
(?), colorants locaux et éventuellement
importés. 124 x 178 cm.
Kulttuurien Museo, Helsinki, inv. VK-1.
Photo : Markku Haverinen.
EN BAS À GAUCHE :
Masque gelede.
Yoruba, Nigeria.
Bois, pigments. H. : 48,3 cm.
Collection Charles Derby.
Avec l’aimable autorisation de l’UMCA.
CI-DESSOUS : Fred Wilson
(États-Unis, 1954), Sans titre
(Malawi), 2009.
Peinture acrylique sur toile. 68,9 x
101,9 cm.
Photo : Kerry Ryan McFate, avec
l’aimable autorisation de Pace Gallery.
Avec l’aimable autorisation de l’UMCA.
Le tissu de notre terre :
le tissage Salish
VANCOUVER—Pendant des générations, les Salish de
la Colombie-Britannique, de Washington et de l’Oregon
ont exploité les ressources de leurs territoires et les ont
transformées en robes d’une beauté et d’une puissance
rares. Symboles d’identité, celles-ci agissaient comme
des documents légaux et identifi aient les détenteurs du
savoir et les individus respectés. Aujourd’hui, la plupart
de ces chefs-d’oeuvre sont conservés dans des musées du
monde entier, et rarement montrés. Or ces robes offrent
une mine d’informations et racontent de nombreuses
histoires. Les représentants de Musqueam ont demandé
au Museum of Anthropology à l’University of British
Columbia de créer une exposition de ces textiles rares
et importants afi n d’inspirer les tisserands et de partager
une partie de ce riche héritage avec le grand public. Le
résultat en est The Fabric of Our Land: Salish Weaving,
qui sera visible jusqu’au 15 avril 2018.
Les tisserands salish ont choisi dix couvertures du
XIXe siècle pour faire partie de cette exposition unique.
Celles-ci ont été rapportées pour l’occasion dans leur
région d’origine depuis la Finlande, l’Écosse, l’Angleterre
et l’est des États-Unis. Ensemble, elles sont l’occasion de
découvrir de près la conception des couvertures salish et
d’apprendre la riche histoire et l’importance du tissage
dans cette région. L’exposition est un voyage à travers les
deux cents dernières années du tissage salish, du début
des années 1800 jusqu’à sa renaissance aujourd’hui.
5 prises et 42 drapeaux
AMHERST—Le University Museum
of Contemporary Art à l’University
of Massachusetts à Amherst présente
une exposition duelle, 5 Takes on
African Art / 42 Flags by Fred Wilson,
issue, d’une part, de la collection
de Charles Derby, un ancien élève
de UMass, résident de Northampton
qui collectionne l’art africain depuis
les années 1970, et d’autre part du
célèbre artiste afro-américain Fred
Wilson. L’accent contemporain qu’apporte
Fred Wilson répond ainsi à la
collection historique d’art africain. Le
commissariat du projet a été assumé
par des étudiants venant de différents
domaines d’études, d’où une multiplicité
de points de vue. L’exposition
présente les objets exposés non seulement
comme des oeuvres d’art visuellement attrayantes,
mais aussi comme des objets de rencontre qui peuvent
« raconter » des contextes sociaux plus larges et des histoires
globales souvent tendues à travers lesquelles ils
ont voyagé. Dans la réponse « drapeaux d’Afrique de
Wilson » à ces objets, l’artiste dépouille la couleur des
drapeaux des pays africains actuels, ne laissant que les
bandes graphiques, les étoiles, les croissants et les blasons,
appliqués en peinture acrylique noire directement
sur la toile brute. Toutes les nations identifi ées par ces
peintures étaient des colonies européennes, et Wilson
questionne clairement la fonction des drapeaux, ce qu’ils
signifi ent, et dans quelle mesure ces symboles inventés
représentent le peuple, l’histoire et la géographie qui ont
été délimités par un maître colonial. L’exposition sera
visible jusqu’au 29 avril 2018, avec une pause du 19 décembre
2017 au 23 janvier 2018.