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quatre-vingt-six ans d’histoire, les administrateurs de
Nelson avaient réuni une collection de plus de cinq
mille oeuvres reflétant « cinquante siècles de travail
artistique humain ». Les achats comprenaient sans
surprise un groupe important d’oeuvres d’art européennes
allant de peintures de Rembrandt et du Greco
à des sculptures de la Renaissance, médiévales et classiques,
ainsi qu’une collection d’art chinois, désormais
mondialement connu. Leur valeur artistique étant déjà
admise, la peinture, la sculpture et les arts décoratifs
historiques américains occupaient également une place
importante. Il n’en n’était pas de même pour l’art amérindien
alors encore peu étudié.
La formation de la collection a été facilitée par la
Grande Dépression. À une époque où le commerce
s’enlisait et où peu de gens pouvaient se permettre le
luxe des beaux-arts, les administrateurs bien financés
du Nelson étaient en grande partie libres de choisir ce
que bon leur semblait. Cela a créé une occasion unique
dans l’histoire de former une vaste collection d’oeuvres
apparaissent sur les terrasses sud et nord du parc de
sculptures, sont peut-être l’élément le plus symbolique
de la vision innovante que le musée a toujours eue.
Tel qu’ils sont positionnés, ils transforment la structure
classique et conservatrice du Nelson en « filet ».
D’abord très controversés, ce sont aujourd’hui des
icônes indissociables de Kansas City (FIG. 1).
ACQUISITION DE CINQ MILLE OEUVRES D’ART
Un des aspects singuliers de la création du Nelson-
Atkins réside dans le fait que ses fondateurs ont fourni
des sommes considérables, mais aucune collection
d’art pour servir de base au musée.
Dès le début, il était prévu de construire le musée
et d’acquérir simultanément une collection encyclopédique,
un effort largement coordonné par l’administrateur
J. C. Nichols (un autre promoteur immobilier
et véritable visionnaire). Lorsque le musée a ouvert
ses portes trois ans plus tard sous la direction de Paul
Gardner, le premier des seulement cinq directeurs en
FIG. 11 : Mary Ebbetts Hunt
Anisalaga (Tlingit, sud-est de
l’Alaska, 1823-1919). Cape
chilkat. 1880-1900.
Laine de chèvre de montagne, fil de
laine commerciale, teinture, écorce de
cèdre jaune.
86,4 x 152,4 cm (sans les franges.
The Nelson-Atkins Museum of Art,
Kansas City, Missouri. collection Estelle
et Morton Sosland, inv. 49.2008.16.
Photo : John Lamberton.