
WOODS DAVY
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FIG. 9 : Masque masculin.
Songye orientaux, RDC.
Bois, pigments naturels. H. : 37 cm.
Ex Pierre Vérité, Paris ; Emerson
Woelffer, Paris & Los Angeles ; Michael
Oliver, NY.
Remarquable harmonie entre les
motifs striés et la forme général du
masque.
FIG. 10 : Masque féminin.
Songye, sous-groupe
Kalebwe, aire Lubao, RDC.
Bois et pigments naturels. H. : 34 cm.
Ex Philippe Guimiot, Bruxelles ; Jean
Paul Jernander, Bruxelles ; Merton
Simpson Gallery,
NY ; Mark Englinton, NY.
Possible prototype. Bois dur ancient
avec des des stries uniquement sur les
yeux et des lignes noires peintes sur
le masque.
FIG. 11 : Masque masculin.
Songye orientaux, village de
Pange, RDC.
Bois, pigments naturels. H. : 33 cm.
Ex Didier Claes, Bruxelles, 2013 ; Mark
Eglinton, NY, 2016.
Stries profondes sur un masque à la
construction géométrique marquée.
FIG. 12 : Masque féminin.
Songye occidentaux. RDC.
Bois, pigments naturels. H. : 43 cm.
Ex Alex Arthur, BRUNEAF, 2003,
Bruxelles. PACE Gallery, New York.
Émail rouge sur les dents sculptées.
A. A. : Actuellement tu prépares un livre. De quoi
s’agit-il ?
W. D. : François Neyt est en train d’analyser
ma collection dans le contexte d’un panorama
exhaustif du monde kifwebe. 5 Continents le
publie et il sera lancé à Paris au Parcours des
mondes en 2019. Ma contribution portera sur
l’observation de ces masques à travers mes yeux
de sculpteur. Je souhaite présenter et partager
une nouvelle façon de regarder ces masques dont
j’espère qu’elle intéressera le lecteur. Cela illustrera
également l’importance d’un examen approfondi,
où le masque révèle plus que ce que l’on voit à
première vue. Récemment, divers spécialistes,
conservateurs de musée et collectionneurs ont
visité cette collection et ont acquis une nouvelle
considération et une autre appréciation du
de grilles photographiques. Il y a tellement de
détails qui, combinés différemment, contribuent à
créer le regard hanté kifwebe, que c’est ce supplice
de la connaissance qui retient mon attention et
inspire ma créativité.
A. A. : Il est clair que tu voudrais que le reste du
monde comprenne la signifi cation et la beauté
de ces masques. Peux-tu résumer ce qui les rend
importants et uniques ?
W. D. : Ils peuvent être de beaux guérisseurs
et ils peuvent être des tueurs séduisants. Ils
peuvent être intelligents dans leur composition et
émotionnellement expressifs dans leur attitude.
Des motifs de stries secondaires cachés m’ont
attiré plus profondément au fur et à mesure que
je les étudie. Cette densité d’informations crée une
Par le passé, je prenais chaque soir un masque
différent à l’étage, le posais par terre à côté de
mon lit et le fi xais tandis que je m’endormais.
Cette spécialisation m’a appris à apprécier la
maîtrise créative de certains sculpteurs songye
et luba. L’organisation des détails du visage a un
impact sur les expressions variées correspondant
à la fonction initiale d’un masque donné. Elle
aide également à identifi er les aires géographiques
d’origine. J’ai construit une galerie d’étude audessus
de mon atelier dans le but de comparer
les différences et les similitudes du même type de
kifwebe. La première exposition y présente des
masques masculins de l’aire Kalebwe, que je n’ai
pas encore modifi ée, car j’en apprends encore.
monde kifwebe au fur et à mesure que je la leur
faisais découvrir, en soulignant mes nombreuses
observations. J’ai une base de données de tous
mes masques, avec une trentaine de menus
déroulants, chacun comprenant plusieurs souscatégories,
qui répertorient de nombreuses
similitudes et différences entre divers détails des
bifwebe : fentes horizontales des yeux, menton
en éventail, motifs de stries primaires, motifs
de stries secondaires, formes de bouche, formes
d’yeux, forme générale du masque, variantes de
crête / nez, échantillon de crête verticale / bouche,
combinaisons de couleurs, distinctions de genre,
et ainsi de suite. Le livre inclura certaines de ces
comparaisons comme études visuelles sous forme