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certaine tension palpitante qui se relâche dans
un regard intense – un regard fi xe – d’énergies
diverses. Quand on prend le temps de contempler
ce regard, de détendre son cerveau et de le laisser
entrer, c’est un sentiment exaltant. Un Occidental
ne peut qu’en deviner le sens, mais c’est le défi
répété de deviner, d’essayer de déchiffrer ce regard
qui capte mon intérêt.
A. A. : Après le livre, une exposition peut-être ?
Quelle est la prochaine étape importante ? Un
catalogue raisonné de tous les anciens bifwebe
conservés pourrait être précieux...
W. D. : Oui, je vais exposer une partie de ma
collection, mais, un jour ou l’autre, j’aimerais
exposer toute l’étendue des styles que j’ai
rassemblés. Il s’agit de la plus grande collection
de bifwebe authentiques existante. Je commence à
réfl échir aussi à quelle sera leur destinée après que
j’ai passé ma vie à les étudier. Je voudrais garder
certains groupes ensemble pour des expositions
et des études futures. Et oui, un catalogue de tous
les anciens masques kifwebe dans les collections
publiques et privées serait bien, mais le temps dira
si je suis à la hauteur de la tâche.
A. A. : Pour conclure, quel est le meilleur kifwebe
que tu aies jamais croisé et pourquoi s’est-il
démarqué des autres ?
W. D. : Tu veux dire dont je ne sois pas
propriétaire mais que j’aimerais posséder ?
Pour moi, les meilleures pièces ont leur propre
identité individuelle, avec un détail unique à leur
style. J’en ai vu beaucoup que j’ai convoitées et
que j’ai eu la chance d’acquérir, mais beaucoup
d’autres ont été hors de ma portée. Mais parmi
mes préférées, il y a le masque féminin songye
que possédait le regretté Alain Steinberg et qui a
été volé ; le kalebwe masculin de Mestach, que
j’avais vu dans son appartement et récemment
revu lors de l’exposition Congo Masks de Marc
Felix au VMFA ; et celui que Dartevelle a acheté
aux enchères, un songye féminin asymétrique,
que possède maintenant Bernard de Grunne. Tous
ceux là sont à mon goût. Mais celui qui est au
sommet, qui dépasse les grands ? Je ne l’ai pas
encore vu.
PERSONNALITÉ
FIG. 13 (CI-DESSOUS) :
Vue de la salle à manger de
Woods Davy.
FIG. 14 (PAGE DE DROITE) :
Masque féminin. Songye
orientaux, RDC.
Bois, pigments naturels. H. : 36 cm.
Ex Pierre Dartevelle, Bruxelles, 2004.
Masque heaume atypique,
probablement de l’aire Kalundwe ou
plus au sud.