
PERSONNALITÉ
Woods Davy est un sculpteur reconnu
qui vit à Venice Beach en Californie depuis 1986,
année où il a déménagé son studio depuis le centreville
beaux-arts de l’université de l’Illinois en 1975. Son
travail se caractérise par l’utilisation d’éléments
naturels, généralement des pierres arrondies collectées
fl otter, défi ant la gravité et invitant à une contemplation
L’intérêt de Davy pour l’art tribal a commencé vers
1987, à l’occasion de sa découverte tout d’abord de
l’art précolombien, puis de l’art africain et océanien.
Au fi l des ans, cet intérêt s’est remarquablement affi -
né. Aujourd’hui, nous lui posons quelques questions
sur son activité de collectionneur.
ALEX ARTHUR : Nous nous connaissons
depuis plus de vingt ans et lorsque nous nous
sommes rencontrés, tu commençais tout juste
à collectionner les masques kifwebe. Peux-tu
nous dire ce qui a éveillé cet intérêt chez toi,
et comment tu en es venu à l’étape suivante de
collection et d’étude ?
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de Los Angeles. Il a obtenu une maîtrise en
sur le rivage de l’océan Pacifi que, qui semblent
méditative de type zen.
WOODS DAVY
Monsieur
Kifwebe
FIG. 1 (CI-DESSUS) : Woods
Davy chez lui à Los Angeles.
Photo © Dave Cassera.
Toutes les photos, excepté la fi g. 1 :
Alan Shaffer.
WOODS DAVY : J’avais une belle collection de
sculptures d’Afrique centrale, de pièces du nord
du Nigeria et quelques très bons objets africains
en général, ainsi que des oeuvres d’art océaniennes
et précolombiennes que j’avais acquises auprès
de divers marchands et collectionneurs en
Californie, à New York et à Washington, D.C.
Même alors, j’étais extrêmement intéressé
par les masques kifwebe (dont le pluriel est
bifwebe), ces êtres surnaturels qui combinent
une composition géométrique et rainurée et
une expression émotionnelle qui transcende la
somme de ces contraires, tout comme le faisait
ma sculpture d’alors. Ce que suscitaient en moi
ces masques m’enthousiasmait ; j’ai donc décidé
de me concentrer sur eux, même si je réalisais que
la plupart des gens les considéraient comme très
discutables. Au départ, j’ai reçu peu de soutien
de la part de la communauté d’art tribal de
Los Angeles. La plupart d’entre eux, y compris
tous les collectionneurs chevronnés, pensaient
que j’étais fou, mal informé ou trompé par les
marchands dans cette recherche. Peut-être que
j’étais tout ça, au moins en partie. J’ai commis de
nombreuses erreurs, mais je voulais apprendre.
J’ai donc étudié ce qui avait été écrit, j’ai regardé
les photos disponibles, je suis allé dans des musées
et des galeries, j’ai posé beaucoup de questions
et j’ai visité de nombreuses collections privées.
Je rencontrais Marc Félix quand il venait à Los
Propos recueillis par Alex Arthur