
Le Nigeria à la British
Empire Exhibition
LOS ANGELES—Le pavillon nigérian
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de la British Empire Exhibition
à Wembley qui s’est tenue en 1924-
1925 employait près de vingt hommes
et femmes nigérians, invités à participer
en tant qu’artistes à l’exposition,
l’objectif premier étant de mettre en
valeur la richesse et la suprématie britanniques
tout en stimulant simultanément
le commerce avec et entre ses
diverses colonies. Les artistes et leurs
familles vivaient dans la « ville fortifi
ée » où se trouvait le pavillon nigérian
et faisaient des démonstrations
chaque jour aux visiteurs.
Une exposition à l’affi che au Fowler à l’UCLA examine
l’art produit ici et les circonstances dans lesquelles
il a été créé. On Display in the Walled City: Nigeria
at the British Empire Exhibition, 1924-1925, présentée
du 1er septembre 2019 au 12 janvier 2020, donne à
voir trente-huit objets de la Wellcome Collection acquis
du pavillon nigérian. Ceux-ci incluent un modèle de
l’autel royal pour Oba Ovonramwen du Royaume de
Bénin ; divers objets rituels et domestiques fabriqués
par des artistes yoruba, igbo, peul et kanuri, ainsi que
des portes d’entrée, sculptées sur place, provenant
des maisons où vivaient les artistes. On Display in the
Walled City donne au Fowler l’occasion de partager
certaines des recherches qu’il effectue sur sa partie de
la Wellcome Collection (donnée au musée en 1965 par
le Wellcome Trust à Londres) et d’offrir de nouvelles
perspectives sur l’entreprise coloniale au Nigeria. Cette
exposition a été organisée par Erica P. Jones, conservatrice
associée des arts africains au Fowler.
À GAUCHE : Audu Mai
Alijeta, gourde décorée de
scènes automobiles. 1924.
Hausa-Fulani, Nigeria.
Gourde, pigments noirs.
H. : 23,5 cm.
Fowler Museum à l’UCLA, don du
Wellcome Trust, inv. X65.5233.
CI-DESSOUS : Bâtiments du Nigeria
et de la Gold Coast dans la « Walled
City » lors de la British Empire
Exhibition à Wembley. Vers 1924.
Carte postale.
Image de Campbell Gray, publiée par Heelway
Press Ltd., Angleterre.
Collection privée.
EN BAS : Kunmanara (Mumu
Mike) Williams (groupe
linguistique Pitjantjatjara).
Nous n’avons pas besoin de
carte (Mapa Wiya), 2017.
Encre et acrylique sur une carte
trouvée. 59 × 90 cm.
Image reproduite avec l’aimable
autorisation de la Fondation Opale,
Lens, Suisse.
À DROITE : Tablier pubien
ou pendentif riji.
Artiste non identifi é,
éventuellement groupe
linguistique Bardi, Australie
centrale.
Nacre, pigments. H. : 18 cm.
Image reproduite avec l’aimable
autorisation de la Fondation Opale,
Lens, Suisse.
Votre carte n’est pas nécessaire
HOUSTON—Cet automne, la Menil présente Mapa
Wiya (Your Map’s Not Needed): Australian Aboriginal
Art from the Fondation Opale. Signifi ant « aucune
carte » en langue Pitjantjatjara dans la région désertique
d’Australie centrale, le titre de l’exposition est tiré d’un
dessin récent de l’artiste Kunmanara (Mumu Mike) Williams
(1952-2019). Il s’agit de la première exposition de
son travail dans un musée d’art américain. Sa récupération
de cartes et de sacs postaux du
gouvernement offi ciel est une réponse
précise aux cartographies étrangères recouvrant
le pays qu’incarne les peuples
autochtones d’Australie. S’inspirant de la
longue histoire de la création artistique
et de la diversité des peuples aborigènes,
Mapa Wiya met en valeur les oeuvres
créées après les années 1950. Elle comprend
plus de cent peintures contemporaines,
des boucliers, des cercueils creux
en rondins (larrakitj ou lorrkkon) et de la nacre gravée
(lonka lonka ou riji) de la Fondation Opale à Lens, en
Suisse, l’une des plus importantes collections d’art aborigène.
L’exposition présente des oeuvres de grande taille,
dynamiques, et parfois peintes de manière collaborative,
d’artistes de renommée internationale tels que Clifford
Possum Tjapaltjarri (1932-2002), Paddy Nyunkuny
Bedford (1922-2007), Emily Kame Kngwarreye (1910-
1996), Gulumbu Yunupingu (1945-2012), John
Mawurndjul (né en 1952) et Warlimpirrnga Tjapaltjarri
(né en 1950). Organisée par Paul R. Davis, conservateur
des collections à la Menil, l’exposition sera présentée du
13 septembre 2019 au 2 février 2020.
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