
Le Cid de Corneille fut publié en 1637.
Qualifi ée à l’origine de tragi-comédie, cette pièce de
théâtre écrite en vers – des alexandrins essentiellement
Royaume du Dahomey dont certaines collectées
par Alfred Testard de Marans, chargé de la Direction
du Service Administratif lors de l’organisation
de l’Expédition du Dahomey (Tribal Art Magazine
n° 89 : « Restitutions vent de l’histoire ou air du
temps », pp. 146-149.)
Il n’en fallait pas plus pour que le collectif de
marchands français, à l’origine du Petit Musée de la
Récade inauguré à Cotonou (République du Bénin)
le 1er décembre 2015, emmené par Robert Vallois
et notamment Bernard Dulon, Alain de Monbrison,
ou Didier Claes, décide de se porter acquéreur
et que des offres soient placées dans l’attente fébrile
de la vente.
23 mars 2019...
UNE TRAGI-COMÉDIE EN TROIS ACTES
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– raconte l’histoire d’amour entre Rodrigue
et Chimène, contrariée un moment par des circonstances
romanesques d’un autre temps. L’épilogue
verra l’obstacle levé et le dénouement chevaleresque
et glorieux de la pièce sera fi nalement heureux.
On ne saurait dire si les circonstances entourant
la vente publique qui se déroulait à Nantes le samedi
23 mars 2019 sous le marteau de la Maison
de Ventes « Salorges Enchères », tenaient plus du
Cid de Corneille ou du Tartuffe de Molière mais
tous les éléments d’une tragi-comédie étaient réunis.
La vente aux enchères des Salorges —
ACTE I : LES PRÉPARATIFS DE LA VENTE
C’est par un frileux vendredi 22 février 2019 que
le catalogue intitulé : « EXCEPTIONNEL ENSEMBLE
D’ARMES COURTES AFRICAINES » fut mis en ligne sur le
site de la Maison de ventes nantaise, à grand renfort
de publicités dans les gazettes autorisées.
En quelques heures, quelques jours tout au plus,
tous les amateurs étaient au courant et discutaient
déjà des objets qu’il fallait acquérir.
Intéressante par la qualité des objets dispersés,
la vente l’était aussi par leurs provenances particulièrement
bien documentées : « COLLECTÉES PAR
LE CAPORAL MAZIER LORS DE LA MISSION D’EXPLORATION
AU MOYEN-CONGO DE PIERRE SAVORGNAN DE
BRAZZA EN 1875 – COLLECTION ABBÉ LE GARDINIER
DÉBUT XXè– COLLECTION ALFRED TESTARD DE
MARANS COLLECTÉE À LA FIN DU XIXè ». L’expert
Jean-Yves Coué, marchand spécialisé aujourd’hui
à la retraite, devant la vitrine duquel, alors étudiant
en droit, j’allais rêver de massues polynésiennes,
était un plus indéniable (j’en demande pardon au
lecteur pour cette évocation d’un souvenir personnel
mais la nostalgie fait partie de l’intrigue).
Parmi les trois cents vingt-huit lots mis à la
vente, vingt-huit, essentiellement des récades et
des armes de prestige, provenaient de l’ancien
Par Yves-Bernard Debie
ART et loi