
Le parcours qui a mené Ratton vers la reconnaissance
en tant qu’expert – un diplôme en histoire de
l’art suivi d’une brillante carrière d’antiquaire – est
typique, mais son intérêt pour l’art ethnographique
le rend unique. En général, les experts s’orientent
vers des domaines bénéfi ciant d’une abondante littérature
spécialisée et d’un marché bien établi. Toutefois,
en 1931, le domaine de l’art primitif était
encore nouveau. Comme l’a souligné l’historien et
critique d’art Philippe Dagen, les styles sculpturaux
africains n’étaient pas systématiquement compilés
et publiés. Pour cela, il faudra attendre les ouvrages
novateurs de Carl Kjersmeier, dont le premier paraîtra
en 193514. Cet art n’était pas enseigné à l’École
du Louvre, tandis que l’Institut d’ethnologie, récemment
fondé, proposait des formations qui s’adressaient
davantage aux chercheurs en sciences sociales
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FIG. 16 (À GAUCHE) :
Figure féminine debout. Agni,
Côte d’Ivoire. Avant 1930.
Bois, anneaux métalliques.
H. : 35,5 cm.
Paul Rupalley, Paris ; Étude Flagel,
Paris, « Collection Paul Rupalley », 16
mars 1930, lot 166 ; collection privée
américain ; Pace Gallery, New York,
2001 ; collection privée américaine ;
Zemanek-Münster, Würzburg, lot 155,
25 mai 2013.
Photo : Thomas Lother et Volker
Thomas, Nürnberg.
Avec l’aimable autorisation de
Zemanek-Münster.
FIG. 17 (CI-DESSOUS) :
Bol de divination agere ifa.
Yoruba, Nigeria. Milieu du
XIXe siècle.
Bois. H. : 27,5 cm.
Paul Rupalley, Paris ; Étude Flagel,
Paris, « Collection Paul Rupalley », 16
mars 1930, lot 179 ; Charles Ratton,
Paris ; Louis Carré, Paris.
Museé du quai Branly - Jacques Chirac,
inv. 70.215.66.1.
PARIS 1931