
environnement, ces visages exposés ont beaucoup
perdu de leur identité. Selon les cultures, un masque
pouvait apparaître seul ou en compagnie d’autres,
revêtir une identité précise ou au contraire être plurifonctionnel.
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La plupart entretenaient un lien avec
le monde des défunts ou celui des esprits de la nature,
et leur sortie se rattachait soit à de grands événements,
soit à des moments ritualisés du calendrier.
Entre le début et le milieu du XXe siècle, leur usage
devint progressivement plus festif, plus profane…
quand ils ne disparurent pas complètement de la
scène. Beaucoup de ceux présentés ici appartiennent
au passé et ne dansent plus aujourd’hui. La plupart
sont sculptés en bois, mais il en existe en ivoire, en
cuivre ou en résine sur armature. Tous pouvaient
être peints et ornés de plumes, de perles, de coquillages
(cauris) et de cuivre. Au Congo, comme ailleurs
en Afrique, les masques étaient portés par les
hommes ; chez les Lega cependant, certaines femmes
initiées au bwami arboraient en de rares occasions
les « masquettes » lukwakongo de leurs maris.
Depending on the culture that a mask belonged
to, it would be performed alone or in groups.
Some had a precisely defi ned identity, while others
were used in a more general manner. Most
masks had a connection with the world of the
dead or with the realm of nature spirits. They
performed only at important occasions or within
established ritual contexts.
During the fi rst half of the twentieth century,
masks increasingly came to be used for entertainment
and other non-religious events—in cases
where they had not entirely disappeared from
the scene. Many of the examples that are on display
at the RMCA belong to the past. They no
longer dance.
Most masks are carved from wood, but there
are also examples in copper, ivory, or resin applied
to a frame. They could be painted and decorated
with feathers, beads, cowrie shells, and
copper.
As in most of the rest of Africa, masks in Congo
were always worn by men. An exception was
the Lega. On rare occasions, women who were
initiated into the bwami society wore the lukwakongo
maskettes of their husbands.
FIG. 5 (CI-DESSOUS) : Masque ncwe mwa nkaand. Dû à l'artiste Matép. Leele, RD C.
D euxiè me q uart du XX e siè cle. H. : 4 0 cm. Collecté par A. Maesen dans les années 195 0. I nscrit en 1955
dans les collections du MRAC, EO.195 3.74.6 02 3.
Les masTues leele, Tuels Tu’ils soient, sont inYestis Sar un esSrit de la nature ngesh) q ui se manifeste au
moment où le porteur se met à danser. S a gestuelle, ainsi q ue les cris et les ch ants q ui l’accompagnent,
mettent alors en scè ne de manière expressive l’esprit h ab itant le masq ue. O utre le masq ue Mwaash a
Mboyo, q ui incarne le h éros myth iq ue Wóó to, le masq ue féminin Mbwekoyo, q ui symb olise Mb eenga,
l’épouse du premier nyimi roi .ombe a Deer, et TuelTues autres persona, les Leele sculptaient des
masques funéraires. Celui-ci n’est connu q ue par le terme génériq ue désignant tous les masques : ncwe
mwa nkaand © trte à la dpFision forte ª. ,l dansait lors de la mort d’un notable ro\al kólmm) ainsi q ue lors
du décè s du sculpteur lui-mê me.
FIG. 5 (BELOW): Mask, ncwe mwa nkaand, b y th e artist Matè p. Leele, D R Congo.
S econd q uarter of th e 2 0th century.
Collected b y A. Maesen in th e early 195 0s. Accessioned by th e RMCA in 1955, EO.195 3.74.6 02 3.
H: 4 0 cm.
Th e masks of th e Leele are animated by a nature spirit, ngesh, th at b ecomes manifest as soon as the wearer
b egins to dance. H is gestures, togeth er with th e sh riek s and ch ants th at accompany him, b ring th e spirit to life
in a particularly expressive way.
S ome Leele masks were personae: Mwaash a Mboyo, for example, wh ich is an incarnation of th e myth ical
h ero Wóó to, or th e female mask mbwekoyo, ZhiFh reSresents 0beenga, the Zife of the ¿ rst nyimi king,
K ombe a D eer. Apart from th ese, Leele peoples created mourning masks. Th ese were known by th e generic
term for a mask: ncwe mwa nkaand ³strongl\ deFisiYe head´.
Th ey were danced at the funeral rites
of a royal dignitary (kólmm) or of th e
sculptor h imself.