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Tribal Art magazine : La rénovation du Musée
royal de l’Afrique centrale (MRAC) naît, comme
cela est présenté sur le site de l’institution, de la
nécessité de décoloniser le musée et de proposer
un regard contemporain sur l’Afrique. Comment
ce besoin a-t-il été formulé ?
Guido Gryseels : La nécessité d’une transformation
profonde du MRAC s’est imposée à moi
dès ma prise de fonction en qualité de directeur
général, il y a de cela dix-sept ans. L’exposition
permanente du musée n’avait pas changé depuis
les années 1950 et véhiculait encore le regard de
l’époque sur l’Afrique. Cela nous valait trop souvent
d’être présentés dans la presse internationale
comme « le dernier musée colonial » ; une appellation
gênante car non seulement elle ne tenait pas
compte des nombreuses expositions temporaires
Tribal Art magazine: The renovations at the
Royal Museum for Central Africa (RMCA) were,
as the institution’s site explains, born of the need
to decolonialize the museum and to express
a contemporary view of Africa. How did the
institution approach this process?
Guido Gryseels: The need for a profound
transformation at the Royal Museum for Central
Africa was obvious to me from the moment I
became its director-general seventeen years ago.
The museum’s permanent installation had not
changed since the 1950s and still presented a view
of Africa that was characteristic of that period.
We often found ourselves in the unfortunate
position of being referred to as the “last colonial
museum” in the international press. That
designation was disturbing to us not only because
it failed to take into account the many innovative
exhibitions and the cutting-edge research work
the museum was producing, but also because it
absolutely did not refl ect the vision that our entire
staff has of the future.
This had to change. One of my fi rst missions
was to defi ne and lay out a new strategic plan
for the RMCA that would include a renovation
of the building. In discussing how this should be
executed, we realized our approach had to both
be much more critical of the past and distance
itself from colonial activity, which, it is important
to remember, was a system of governance based
FIG. 1 (PAGE DE
GAUCHE) : V ue sur les
bâ timents h istoriq ues depuis le
nouveau pavillon d'accueil.
FIG. 1 (LEFT): V iew of th e
h istoric b uildings from th e new
entry pavilion.
novatrices dans leur approche et des travaux de
recherche pointus menés depuis le musée, mais
elle ne refl était absolument pas la vision que partageait
l’ensemble de l’équipe quant à l’avenir.
Il fallait impérativement changer cela sans tarder.
L’une de mes premières missions a été donc
de défi nir avec toute l’équipe un nouveau plan
stratégique pour le MRAC, dont la mise en place
passait par une rénovation du lieu et du discours.
D’une part, notre approche devait être beaucoup
plus critique sur le passé et prendre de la distance
FIG. 2 (CI-DESSOUS) :
V ue de la section « Langue et
musiq ue ».
© Tribal Ar t magazine, ph oto :
RO AR atelier
FIG. 2 (BELOW): V iew of th e
“ Langues et Musique” gallery.
© Tribal Ar t magazine, ph oto:
Roar atelier.