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l’art, les chercheurs d’autres musées et les collectionneurs
se pressaient à leur porte. Les réserves
de Tervuren étaient devenues depuis plus de deux
décennies une mythique caverne d’Ali Baba, et
seuls quelques visiteurs accédaient au sésame qui
leur ouvrait les portes des réserves… Or, cellesci
n’avaient cessé de s’accroître depuis la grande
mission de collecte de Maesen au début des années
cinquante, et le transfert dans les années soixante
et soixante-dix d’une grande partie des pièces africaines,
amérindiennes et océaniennes du musée
d’Art et d’Histoire vers Tervuren. La gestion des
collections ethnographiques absorbait une grande
partie du temps des deux conservateurs de la section
d’ethnographie. Et bien qu’ils fassent de nombreuses
recherches comparatives et stylistiques sur
les collections qu’ils géraient, ils semblent n’avoir
eu ni le temps, ni l’inclination de faire du terrain,
de publier ou encore de monter des expositions. Si
bien que la section d’Ethnographie s’était progressivement
muée en une « Belle aux Bois Dormants ».
Albert Maesen devint directeur du musée en
1978, et, après sa retraite en 1980, ne cessa de
poursuivre ses recherches au sein de la section
d’ethnographie, où j’eus le plaisir de le rencontrer
lorsqu’en 1990 je fus engagée au sein de la section,
en même temps que Gustaaf Verswijver. Entre
1990 et 1991, j’eus de longues conversations passionnantes
avec Albert Maesen. Malheureusement,
il tomba malade et mourut en 1992 ; la même année
Huguette Van Geluwe prit sa retraite.
Gustaaf Verswijver, devenu chef de section et
moi-même étions désormais seuls dans ce départementla
section et nous songions sérieusement à
réveiller cette Belle endormie en organisant de futures
recherches sur le terrain et en nous engageant
time nor the inclination to do fi eldwork, to
publish, or to organize exhibitions. And that
is how the museum’s ethnographic section
gradually became a repository for “sleeping
beauties.”
Maesen became the director of the museum
in 1978. After he retired in 1980, he continued
to do research in the ethnography section, and
that is where I had the pleasure of making his
acquaintance in 1990, when I was hired by the
department at the same time as Gustaaf Verswijver.
During 1990 and 1991, I had the opportunity
to have long and stimulating conversations
with Maesen. Sadly, he became ill and
died in 1992, the same year that Van Geluwe
retired.
Verswijver, who was appointed head
of the section, and I then found
ourselves alone there, and we seriously
contemplated awakening these
“sleeping beauties” by organizing
future fi eld research as well as beginning
to systematically organize temporary exhibitions.
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Given this context, the time seemed ripe for
the exhibition project that De Vries proposed
a few months later, even though his idea for a
show of masterpieces was not at all connected
with the studies in the areas of art history and
anthropology that we were initiating in the
FIG. 2 (À DROITE) :
Masque-h eaume. Lub a, RD C.
H. : 39 cm.
Collecté par O. Mich aux dans le
village de Luulu en 1896. I nscrit
en 19 19 dans les collections du
MRAC, EO.0.0.2 347 0.
FIG. 2 (BELOW):
H elmet mask.
Lub a, D R Congo.
H: 39 cm.
Collected in 1896 b y O. Mich aux
in th e village of Luulu.
Accessioned by th e RMCA in
19 18, EO.0.0.2 347 0.