
La plupart des masques congolais sont
anthropomorphes, zoomorphes ou hybrides. Leur
style, comme pour la statuaire, va du naturalisme à
l’abstraction, en passant par le minimalisme. Ce que
nous montrons des masques dans les vitrines n’est
en fait qu’une partie de ce que le public congolais
pouvait voir : les porteurs arboraient un costume et
tenaient parfois des accessoires en main. Certains
agitaient leurs sonnailles de chevilles et dansaient
sur une chorégraphie rythmée par des musiciens.
Désormais dépouillés de leur costume et de cet
Les masques
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Masks
Par / By Julien Volper
Most Congolese masks are of
anthropomorphic or zoomorphic form, or they
are a mix of the two. Just as with fi gures, the
style varies from the most breathtaking naturalism
to minimalism to total abstraction.
What is presented in the RMCA display cases—
the faces—is only part of what the Congolese
public would see. The wearers were also dressed
in costumes and carried accessories. Shaking
their ankle bells, they danced a choreography to
the rhythm provided by musicians. Isolated from
costume and context, these faces on display have
lost a large part of their identity.
FIG. 1 (À GAUCHE) : Masque pakasa. H olo, RD C. D euxiè me q uart du XX e siè cle. L. : 9 0 cm.
D on du b aron van der E lst. I nscrit en19 84 dans les collections du MRAC, EO.19 84.27.2.
Ce masque, connu comme pakasa , reSrpsente le buffl e Syncerus caffer). Certaines sources soulignent q ue
le pakasa de b ois des H olo ne dansait pas lors des rites de circoncision. D ’autres précisent q u’il apparaissait
avant q ue les jeunes novices ne se fassent circoncire et q u’en outre, il était ch argé de « tenir à l’oeil » les
enfants et les femmes durant cette période initiatiq ue.
FIG. 1 (LEFT): Mask, pakasa. H olo, D R Congo. S econd q uarter of th e 2 0th century. L: 9 0 cm.
D onated to th e RMCA b y B aron van der E lst in 19 84, EO.19 84.27.2.
Th is mask is called pakasa and represents a b uffalo (Syncerus caffer). According to some sources, th e
wooden pakasa of th e H olo did not dance at circumcision rites, th ough oth er sources state th at th e mask
appeared before th e b oys were circumcised and that it k ept an eye on th e ch ildren and women during the
initiation period.
FIG. 2 (À DROITE) :
Masque kongu. Lek a, RD C.
D éb ut XX e siè cle. H. : 26 cm.
D on G. J. D argent. I nscrit en
19 10 dans les collections du
MRAC, EO.0.0.2465 -3.
Ch ez les Lek a, le port de
masques ab straits de ce
type était une prérogative de
l’h omme pratiquant l’opération
de la circoncision. D ’autres
exemplaires, d’une taille plus
petite, furent simplement
renseignés comme des
accessoires pour la danse.
FIG. 2 (RIGHT): Mask,
kongu. Lek a, D R Congo.
E arly 2 0th century. H: 26 cm.
D onated b y G. J. D argent,
accessioned by th e RMCA in
19 10, EO.0.0.2465 -3.
Among the Leka, extremely
ab stract masks such as
th is were worn b y men who
performed circumcisions.
O th er smaller examples are
said to b e simply accessories
“ for th e dance.”
FIG. 3 (À DROITE) : " Masque songye du bwadi bwa kifwebe",
RD C. Ph otograph ie prise par D. P ieters à K isengwa,
prob ab lement en 19 14.
Arch ives du MRAC, EP.0.0.22 35 1.
FIG. 3 (RIGHT): “S ongye bwadi bwa kifwebe mask,”
D R Congo.
Ph otograph b y D. P ieters in K isengwa, prob ab ly in 19 14.
RMCA arch ives, EP.0.0.22 35 1.