a
d
b
c
92
e
les gigantesques pattes antérieures crochues repliées à
l’avant du corps (fi g. 9a). La fi g. 9b présente quant à
elle une image dépourvue de parties plus insignifi antes
comme les antennes et présentant l’avant du corps en
position verticale. De là, nous représentons l’ensemble
du corps comme un motif abstrait cylindrique (fi g. 9c,
d, e et f). Le corps et les membres de la fi g. 9b sont
dupliqués dans la fi g. 9c, mais sont refl étés depuis le
centre (indiqué par la ligne pointillée horizontale).
Dans la fi g. 9d, la vue latérale du pictogramme c se
refl ète le long de l’axe vertical, ce qui résulte en une
vue frontale (ou dorsale). Dans les fi g. 9e et 9f, les
jambes sont représentées dans deux positions différentes.
Une fois ces positions établies, notre objectif est
de réduire un exemple de chacune des quatre catégories
de la fi g. 8 de sa véritable manifestation à l’un des
pictogrammes de la fi g. 9. Afi n de soutenir nos interprétations
et de les rendre plus claires pour le lecteur,
nous avons également sélectionné d’autres objets d’art
présentant la même iconographie.
L’exemple du groupe A renvoie aux pictogrammes
c/d. Ceci devient clair quand nous comparons des dessins
intermédiaires avec un degré d’abstraction de plus
en plus élevé. Les dessins initiaux d’une sculpture en
bois, d’un tambour, d’un poignard et d’un ornement
de nez dépourvus de détails non essentiels sont encore
relativement réalistes, mais à partir de là, nous pouvons
aisément réduire ces dessins à l’un des pictogrammes.
Suivant une approche identique (fi g. 10b), une parure
de nez du groupe B peut être réduite à un pictogramme
f. Nous prenons ici une iconographie similaire d’un
poignard. Un ouvrage délicat et ouvert représentatif du
groupe C (fi g. 10 C) peut être associé au pictogramme
f. Il est intéressant de noter qu’une fi ne crête osseuse
relie les deux extrémités les plus éloignées. Celle-ci stabilise
la gravure délicate. Il est toutefois tentant, en gardant
à l’esprit la mante religieuse femelle (fi g. 7b), de
considérer cet élément comme une victime masculine
stylisée. Nous rencontrons aussi ce motif dans la fi gure
sur le poignard de la fi g. 10a, dans l’exemple du groupe
E. Sur la base de la forme et du design, les ornements
de nez du groupe E ont été placés dans une catégorie à
part. Si l’on regarde attentivement, cette abstraction est
semblable au pictogramme c/d.
En gardant à l’esprit que les Asmat choisissent des
formes vivantes de la nature pour exprimer leurs
croyances, il se pourrait que les ornements de nez
de la catégorie D (fi g. 8) aient été inspirés par une
autre créature de l’univers des chasseurs de têtes : le
Calao papou (Rhyticeros plicatus) (fi g.11a). Dans la
FIG. 11a-d : Analyse détaillée d’un ornement de nez du groupe D.
a) La partie supérieure du casque du calao présente des crêtes caractéristiques.
b) Un calao mangeant un fruit (tête) est appliqué comme motif de chasse de tête sur le manche d’un tambour.
c) L’agrandissement de la poignée du tambour montre le casque avec des crêtes et le fruit que l’oiseau va
manger.
d) Partie supérieure d’un bec et d’un casque ornés de plumes, portés sur le dos comme ornement du chasseur
de tête.
e) Les crêtes du casque peuvent avoir inspiré des artistes pour sculpter des ornements de nez. L’ornement
de nez du bas présente deux têtes d’oiseau de conception réaliste, celle du haut, les crêtes du casque. Pour
d’autres exemples, voir fi g. 8, catégorie E.
Photos des parures de nez par les auteurs.
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