TOM LEWIS
FIG. 12 (EN HAUT À
GAUCHE) : Vue d’une pièce
de la demeure de Diana et
J. Thomas Lewis, Nouvelle-
Orléans.
FIG. 13 (À GAUCHE) :
Figures d’autel.
Yoruba, Nigeria.
Bois, pigments. H. : 68,6 cm.
Collection Diana et J. Thomas Lewis.
FIG. 14 (EN HAUT) :
Masque.
Bete, Côte d’Ivoire.
Bois, pointes métalliques, cheveux,
fibres. H. : 30,5 cm.
Collection Diana et J. Thomas Lewis.
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T. L. : Diana a une
tolérance illimitée pour
la collection, et je pense
qu’elle en a aussi contracté
le virus, mais d’une
façon plus modérée et
sensée. Elle est également
infatigable dans son travail
philanthropique pour les
défavorisés de la Nouvelle-
Orléans.
C. D. : C’est une question un peu
banale mais révélatrice : quel est votre
objet africain préféré dans votre collection ?
T. L. : Je pense que le grand Nok sur le buffet de
la salle à manger est l’un de mes favoris. Il me
surveille de près et fait de son mieux pour me
préserver des ennuis.
C. D. : Nous ne sommes que les gardiens
temporaires d’une partie du merveilleux langage
sculptural africain qui a tellement modifié le
langage visuel du monde au cours du XXe siècle.
Comment envisagez-vous l’influence de l’Afrique
sur notre XXIe siècle ?
T. L. : Je pense que désormais l’art africain
traditionnel occupera une place dans le monde
de l’art similaire à celle qui existe aujourd’hui,
dans la mesure où il a gagné une place méritée en
matière de respect et d’appréciation au milieu des
autres grandes traditions artistiques du monde.
Ce qui va changer, c’est la signification des oeuvres
d’art contemporaines d’Afrique, dont une grande
partie est novatrice et plutôt remarquable.
de vos objets, tels que le cimier zoomorphe boki
ou l’ornement de sabre en or ashanti, je vois
de l’humour et de la satire à côté des rigoureux
principes du style traditionnel. Renferment-ils une
sorte de plaisanterie ?
T. L. : Les Ashanti sont bien sûr célèbres pour
leurs calembours visuels. Peut-être de nombreux
autres sculpteurs ont-ils exprimé ce double sens
qui ménageait à la fois l’humour et la terreur…
C. D. : Au sujet de la famille, votre femme Diana
partage-t-elle le virus de la collection ?