VISIONS ANCESTRALES
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Cet article est adapté de
l’introduction de
Ancestral Visions
Papua New Guinea Art from
the Sepik Ramu
Édité par Kevin Conru et
Jonathan Fogel, avec des
essais de Barry Craig, Crispin
Howarth, Virginia-Lee Webb
et Kevin Conru.
Publié en anglais par Conru
Editions.
27,5 x 35,5 cm. 298 pages.
Entièrement illustré. Édition
limitée à 450 exemplaires.
ISBN : 978-1-7330078-0-1.
285 euros.
L’art Sepik-Ramu est ancien. Si les dernières
grandes migrations ont eu lieu il y a quelque mille
ans, les lignées remontent à plusieurs millénaires.
Une grande partie des oeuvres d’art existantes sont
également très anciennes. Des sculptures que l’on
croyait dater du début du XXe siècle – ou, de façon
plus générique, « vers 1900 » – ont prouvé par le
processus de plus en plus perfectionné de la datation
par le carbone 14 que les tranches d’âge remontent
parfois à des centaines d’années. Des productions
culturelles entières, telles que les fi gures spirituelles
des grottes de Karawari, ont été réassignées à une
époque bien antérieure à la première mention de
la Nouvelle-Guinée sur une carte. Et ce grand âge
produit d’importantes patines. Les surfaces que l’on
trouve sur un grand nombre d’artefacts du bassin
du Sepik-Ramu sont peut-être uniques parmi les
sculptures sur bois des peuples non occidentaux et
non asiatiques. Au fur et à mesure des applications
rituelles de pigment, alors que le temps fait offi ce
de lien entre le témoignage cérémoniel de chaque
couche, un derme qui a peut-être pour seul rival les
oeuvres majeures de la statuaire religieuse de l’Europe
médiévale ou de la Chine ancienne s’est créé.
La plupart des oeuvres d’art du Sepik-Ramu sont
devenues orphelines à cause des circonstances de leur
collection et de la longue période qui s’est écoulée.
Dans quel contexte préalable existaient-elles ? Comment
fonctionnaient-elles ? Et qui les a réalisées ?
Si de telles questions n’auront jamais de réponse
catégorique, les auteurs du livre Ancestral Visions
ont tenté de répondre à ces questions et de relier ces
objets remarquables et signifi catifs à leur appartenance
culturelle. Ce projet a eu la chance de bénéfi
cier de trois voix pertinentes qui ont
partagé leur expérience. Barry Craig
s’est rendu pour la première fois en
Papouasie-Nouvelle-Guinée il y a près
de soixante ans et a mené des enquêtes
sur le terrain dans toute la région du
Sepik-Ramu pendant les décennies qui
ont suivi. Les personnes ayant connu
l’ancienne Nouvelle-Guinée se font
rares et pouvoir bénéfi cier de l’éclairage
de l’une d’elles pour ces oeuvres
d’art est un trésor précieux. De même,
Crispin Howarth a fourni son discours
sur les masques et les fi gures du
Moyen Ramu et Virginia-Lee Webb a
parlé du rôle joué par la photographie
dans le rapprochement entre le Sepik et l’Occident
tout en retraçant l’histoire plus large des efforts
scientifi ques de la région. Hughes Dubois a consacré
plusieurs mois à ces pièces et a révélé leur magie
sous le regard de son appareil photo. Nous espérons
que nos efforts combinés apporteront un contexte et
une perspective renouvelés à ces oeuvres d’art remarquables
qui ont vécu si longtemps dans un monde si
éloigné de leurs origines.
Ancestral Visions
Papua New Guinea Art from the Sepik Ramu
Du 24 mai au 28 juin 2019
Lempertz, Bruxelles