Émeute de couleur
PHOENIX—Le goût de l’expérimentation des tisserands
navajos sont brillamment exprimés dans les textiles du
dernier quart du XIXe siècle. Ces textiles puisent leurs
racines dans les idées et les événements vécus par les
tisserands entre 1863 et 1868, leurs dures années d’emprisonnement
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dans le Bosque Redondo, et leur retour
ultérieur dans une réserve. Au cours de cette période,
les tisserands ont découvert comment étaient conçus les
textiles hispaniques et ont acquis de nouveaux matériaux,
tels que les colorants à l’aniline et les fi ls de Germantown,
qui leur ont ouvert de nouvelles expériences
en matière de couleur et de dessin. Les produits proposés
dans les postes de traite ont donné aux tisserands de
nouvelles idées de conception. C’était une époque où les
infl uences extérieures étaient peu développées. Les anciens
réseaux commerciaux autochtones avaient été désorganisés,
les vêtements tissés étaient remplacés par des
tissus commerciaux et les commerçants ne subissaient
pas encore les contraintes dictées par le marché des tapis
qui s’est développé au début des années 1900. Pendant
cette période de grands changements, alors que les
Navajos reconstituaient leurs troupeaux et réparaient
le désastre de Bosque Redondo, les tisserands bénéfi -
ciaient d’une liberté d’expérimentation sans précédent.
Aujourd’hui, les textiles navajo sont considérés comme
de l’art et les visions de ces tisserands sont présentées
dans Color Riot! How Color Changed Navajo Textiles au
Heard Museum jusqu’au 29 septembre 2019.
CI-DESSUS : Masque de
taureau. Guatemala. Fin
XIXe- début XXe siècle.
Bois, corne, cloche en laiton, tissu, cuir.
Fowler Museum de l’UCLA, promesse
de don de Jim et Jeanne Pieper,
inv. L2018.30.13.
Masques guatémaltèques
LOS ANGELES—Aujourd’hui au Guatemala les masques
sont portés dans des mascarades spectaculaires réalisées
par des communautés à travers le pays lors de festivals autochtones,
de fêtes catholiques et d’événements laïques.
Fréquemment parrainées par des organisations religieuses
connues sous le nom de cofradías, beaucoup de ces spectacles
(bailes ou danzas) remontent au moins à l’ère coloniale
(1523-1821). Costumés de manière élaborée et souvent
très scénarisés, les spectacles donnent vie à des récits
sacrés et à des histoires populaires, et servent d’expressions
publiques de dévotion et d’identité communautaire.
Ces représentations et les masques qu’ils utilisent tirent
leurs pouvoirs de l’interaction de forces culturelles disparates
et de leurs infl uences collectives. Ils comportent des
cerfs et des jaguars sacrés, des saints et des serpents, des
conquistadors espagnols et des guerriers mayas, des cowboys
et des taureaux et d’innombrables singes espiègles.
Guatemalan Masks: Selections from the Jim and
Jeanne Pieper Collection, au Fowler Museum de l’UCLA
jusqu’au 6 octobre 2019, présente quelque quatre-vingts
de ces remarquables masques. Ils proviennent de la collection
de Jim et Jeanne Pieper, qui se sont rendus au
Guatemala au cours des cinquante dernières années, où
ils ont assisté à des festivités dans tout le pays et rencontré
des sculpteurs, des utilisateurs de masques et des prêtres
maya. La collection et leur vaste documentation de terrain
sont destinées à être donnés au Fowler.
À GAUCHE : Textile de
transition. Navajo. Sud-ouest
américain. Vers 1890.
Laine fi lée à la main, colorant à
l’aniline, 177,8 x 137,8 cm.
Collection de Carol Ann Mackay.
Avec l’aimable autorisation du Heard
Museum.
.
À GAUCHE : Masque
d’Espagnol mort.
San Cristóbal,
département de
Totonicapán, Guatemala.
Début du XXe siècle.
Bois, peinture.
Fowler Museum de l’UCLA,
promesse de don de Jim et Jeanne
Pieper, inv. L2018.30.47.
.
À GAUCHE : Masque
de dragon. Rabinal,
département de Baja
Verapaz, Guatemala.
Début-milieu du XXe siècle.
Bois, tube intérieur en caoutchouc,
cuir, étain, peinture.
Fowler Museum de l’UCLA,
promesse de don de Jim et Jeanne
Pieper, inv. L2018.30.37.
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