DOSSIER
propagée par les Papous noirs composant l’équipage
d’Öberg. … Mardi 6 octobre 1908. Ce matin, nous
nous sommes mis en route à environ neuf heures,
M. Öberg et son équipage nous ont aidés à déraper
l’ancre et à hisser la voile (fi g. 24).35
Cette rencontre sera la dernière expérience signifi
cative vécue par Öberg dans le Pacifi que. Six mois
plus tard, en 1909, il quitte les mers du Sud défi nitivement
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et rentre en Suède.
LA COLLECTION ÖBERG
Peu après son retour en Suède en 1909, Öberg expose
sa collection pendant les « festivités estivales
terminée. Un an plus tard, Öberg note : « Très beau
Malligan à Bowak aujourd’hui », puis en octobre
1902, « Charles Östrom et Goma sont arrivés ce
matin. Temps très chaud et sec. Vent du sud. Affaires
habituelles. Acheté 8 Malligans à Charles pour 80
marks ». Une acquisition majeure venant enrichir sa
collection et une référence intéressante.
Karl « Charles » Östrom, d’origine suédo-fi nnoise,
était le propriétaire de la plantation Lakurafanga,
près de Kavieng, au nord de la Nouvelle-Irlande38.
Outre la gestion de sa plantation fl orissante, il a
également acheté de nombreux objets d’art locaux
durant son très long séjour dans la région. En 1918,
il a joué un rôle de vendeur et d’intermédiaire pour
FIG. 23 (À GAUCHE) :
Vitrine contenant une fl ûte
de Pan, probablement de
Nouvelle-Bretagne, trois
hameçons des îles Salomon,
un peigne, un petit sac tressé
et deux cartes postales des
îles de l’Amirauté.
Photo © Bart van Bussel.
FIG. 24 (AU MILIEU) :
Vitrine contenant divers
effets personnels d’Öberg.
En haut à droite, une lettre
et une carte de visite de
Jack London : « Cher M.
Öberg, en souvenir des jours
heureux passés dans le lagon
de Tasman. Jack London.
Tasman, 6 octobre 1908. »
Photo © Bart van Bussel.
annuelles du village », ce qui doit certainement
susciter beaucoup d’engouement, de curiosité et de
fi erté de la part de tous les habitants, y compris luimême36.
Öberg avait lentement assemblé sa collection
d’objets ethnographiques, au fi l du temps et au
gré des lieux qu’il visitait où dans lesquels il séjournait,
et il en rapportait quelques-uns chaque fois
qu’il revenait en Suède.
Les commentaires d’Öberg fi gurant dans ses
journaux et l’inventaire de sa collection concernant
les objets et ses activités de collectionneur sont
rares, mais n’en demeurent pas moins intéressants
et sont rédigés avec un enthousiasme certain37. En
août 1901, il écrit : « Très beau Malligan dans les
broussailles. Je l’ai examiné… ». Il semble qu’il ait
découvert cet objet par hasard après que ce dernier
fut jeté dans le bush une fois son utilisation rituelle
en outre leur région d’origine, notamment Arawe et
Talasea (les deux au sud de la Nouvelle-Bretagne),
Buka (îles Salomon) et la Nouvelle-Irlande.
Durant la croisière dans les mers du Sud de l’écrivain
Jack London et de sa femme, Charmian, un
appel a été lancé aux atolls à l’est des îles Salomon,
y compris l’île Lord Howe (Ontong Java) et l’île
Tasman. Dans son livre, Journal de bord du Snark,
Charmian écrit :
Samedi 3 octobre 1908. … Une fois à proximité,
nous avons longé le récif de Nukumanu au moteur,
jalonné d’îlots boisés d’un vert profond …. M.
McNicoll arriva. C’est un petit Écossais endurci
…. Il n’est ici que temporairement afi n d’aider le
responsable, M. Öberg, à faire face à un soulèvement
des indigènes consécutif à une épidémie de dysenterie