MARCHÉ DE L'ART
18
L’été chez Jacques Germain
MONTRÉAL—Depuis de nombreuses années déjà,
Jacques Germain s’est attribué l’honorable mission de
promouvoir l’intérêt pour les arts d’Afrique dans son
Canada natal et d’y encourager le développement de
belles collections privées. Avec l’exposition qu’il prépare
pour cet été dans sa galerie de Montréal, et que le public
pourra découvrir sur rendez-vous du 22 juin au 27 juillet,
il rendra hommage à ces collectionneurs canadiens actifs
à ce jour, pionniers en quelque sorte dans leurs terres.
En effet, chacune des pièces sélectionnées
pour cet accrochage estival
provient d’une collection canadienne.
Leur diversité et leur qualité – notons
la présence d’objets prestigieux, telle
une maternité yombé ayant appartenu
au grand artiste Antoni Tàpies –
affi rment la maturité du goût de la
« jeune tribu » d’amateurs canadiens
d’art et feront très certainement des
émules. Tel est du moins notre
souhait le plus vif !
CI-DESSOUS : Masque.
Malinke / Senufo / Marka,
Ancien Soudan Français. XVIIe -
XIXe siècle (datation calibrée par
carbone 14).
Bois, métal. H. : 28 cm.
Ex-coll. François Kerbouch ; Claus
Schmidt - Luprian, Munich ; Javier Lentini,
Barcelone.
© Montagut Gallery, photo : Hughes
Dubois.
À DROITE : Objet-pouvoir
nkishi. Songye, RDC. XIXe - XXe
siècle.
Bois, métal, corne, clous, peau, dents
animales. H. : 78 cm.
Collecté in situ par Karel Plasmans vers
1955.
Ex-coll. Mme Plasmans, Belgique ; collection
privée, Canada (liste non exhaustive).
© Jacques Germain, Montréal.
CI-DESSOUS : Figure phemba.
Kongo/Yombé, RDC. XIXe
siècle.
Bois, métal, verre. H. : 22 cm.
Collecté in situ par un administrateur belge
avant 1914.
Ex-coll. Merton D. Simpson, New York ;
Antoni Tàpies, Barcelone (liste non
exhaustive).
© Jacques Germain, Montréal.
La « Wax fever » déferle à Barcelone
BARCELONE— La galerie Guilhem Montagut se lance
pour l’été dans un projet singulier et original, on a
presque envie de dire inédit, au carrefour des arts. Pour
Wax Fever, de Africa a Barcelona, qui sera inaugurée
le 20 juin prochain, le marchand catalan a donné carte
blanche à Elena Martinez-Jacquet pour une exposition
double qui mêlera les tissus africains de la/sa marque de
prêt-à-porter Cora&Lea avec des objets d’art africains.
Pour cette troisième exposition dans l’espace de la rue
Pau Claris, inauguré il y a peu, c’est l’occasion pour les
commissaires de remettre dans leur contexte les tissus
africains de wax, aujourd’hui tant popularisés qu’on en
oublierait leur origine, et de les confronter aux oeuvres,
avec lesquelles ils entretiennent un rapport fort. L’occasion
de se rappeler que le tissu est une forme d’art, qui
reprend parfois des jeux ou des motifs empruntés aux
oeuvres ou aux concepts artistiques, et également de
repositionner le tissu dans son contexte : importance de
la parure, du corps, existence d’une longue tradition africiane
du tissu. Enfi n, l’exposition plurielle mêle un dernier
élément à cette création inédite et pluriartistique :
la photographie, avec un travail à la croisée entre mode
et art, créé par Rocio Durand. Une présentation hybride,
novatrice et inspirée à voir jusqu’au 27 juillet.
CI-DESSOUS : Canne
tefalipitya. Senufo, Côte
d’Ivoire. XIXe siècle.
Bois. H. : 130 cm.
Ex-coll. privée, USA.
© Montagut Gallery, photo :
Hughes Dubois.
CI-DESSOUS : Jupe de la
collection Cora&Lea réalisée
en wax hollandais fi gurant
des masques ciwara bamana.
© Cora&Lea, photo Meritxell
Arjalaguer, avec Paula Arbós.
.