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À GAUCHE : Coiffe royale d’homme.
Kuba, province du Kasaï, RDC.
Seconde moitié du XXe siècle.
Fibres végétales, perles, textile, fer, terre,
coquillages (cauris, cône littéraire), plumes (coucal
du Sénégal, passereau, tchitrec d’Afrique).
Photo : Pierre-Olivier Deschamps / Agence VU’.
Ancêtres « tupuna » en transit
TAHIT—Le musée de Tahiti et des Îles – Te Fare Manaha,
en pleine restauration, propose jusqu’au 20 septembre
2020 une exposition temporaire qui a pour but de
présenter une partie des pièces du musée pendant sa fermeture.
Tupuna Transit rassemble une centaine de pièces
emblématiques du musée, qui illustrent l’art des cinq archipels
de la Polynésie française. Le déménagement des
collections et des objets offre au musée l’occasion de les
regarder sous un nouveau jour, d’accompagner ces « ancêtres
» tupuna dans leur transition en évoquant à la fois
leur histoire, leur vie muséale passée, et ce qui les attend
dans le futur. Une exposition bifocale intéressante qui
rassemble à la fois des objets d’art, mais évoque également
des questionnements majeurs muséaux de conservation,
rénovation ou restauration, problématiques au
coeur des musées d’aujourd’hui et souvent mal comprises
des publics. Un prisme audacieux.
ACTUALITÉ MUSÉES
CI-DESSUS : Perruque
d’initié mánda hàre. Huli,
Province d’Hela, PNG.
XXe siècle.
Cheveux, pigments, métal, perles,
plumes (lori féérique, paradisier
superbe), carapace (cétoine), fi bres
végétales.
Photo : Pierre-Olivier Deschamps /
Agence VU’.
À DROITE : Vue de
l’exposition Tupuna à Tahiti. .
Coiffures, coiffes et chapeaux
LYON—Couvre-chefs en fête au musée des Confl uences
de Lyon. Afi n de rendre hommage à Antoine de Galbert,
fondateur de la célèbre et regrettée Maison Rouge
à Paris, le musée présente son impressionnante collection
de coiffes et chapeaux, dont il a fait don au musée. À
s’en faire tourner la tête. Plus qu’un simple accessoire de
mode, ou bien un outil de protection, la coiffe est porteuse,
dans de nombreuses cultures, de toutes sortes de
signifi cations. Elle marque bien souvent le rang, le
statut, l’appartenance. Le crâne, c’est la tête
pensante, c’est l’habitacle de l’âme, c’est
le réceptacle de la volonté… et bien des
peuples l’ont compris. L’orner, la couvrir ou la
recouvrir, c’est protéger bien souvent l’essence
même de soi. C’est pourquoi presque tous créèrent
des attributs pour la tête. Le musée lyonnais remercie,
par cette majestueuse exposition de près de trois cent
trente-cinq coiffes sur les cinq cent vingt de la donation,
le collectionneur et homme de goût
pour ce cadeau exceptionnel. Du Pérou
ancien au XXe siècle, c’est une histoire
complète qui s’étale devant nos yeux,
un « voyage immobile, une aventure
intérieure et mentale » qui se fait le
porte-parole de l’immense diversité culturelle
et esthétique humaine, par
le biais d’un simple objet quotidien.
Chapeau !
CI-DESSUS : Couronne de
dignitaire. Baulé, Côte d’Ivoire.
Seconde moitié du XXe siècle.
Velours, bois, feuilles d’or.
Photo : Pierre-Olivier Deschamps /
Agence VU’.
À GAUCHE : Coiffe de jeune
fi lle ekori (vue de dos).
Ovahimba, Namibie. XXe siècle.
Cuir, métal, graisse, terre.
Photo : Pierre-Olivier Deschamps /
Agence VU’.