MUSÉE à la Une Senufo : art et identité en Afrique de l’ouest 70 Organisée par le Cleveland Museum of Art, où elle a débuté le 22 février 2015, l’exposition Senufo: Art and Identity in West Africa présente plus de cent cinquante oeuvres vraisemblablement créées par des artistes en Afrique, mais abritées actuellement dans des musées et des collections privées en Amérique, en Europe et en Asie. Elle comprend également un ensemble de photographies et de livres historiques ainsi qu’une sélection de tirages du Burkina Faso et du Mali réalisés par la photographe contemporaine française Agnès Pataux. L’exposition prendra ensuite la direction du Saint Louis Art Museum et du musée Fabre à Montpellier (France), tous deux membres du French Regional American Museum Exchange (FRAME). L’exposition a bénéficié d’un nombre important d’objets attribués aux peuples considérés senufo ainsi que de leur grande notoriété auprès des collectionneurs, marchands et spécialistes européens et américains tout au long du XXe siècle. Ce projet a pu prendre forme grâce aux nombreuses recherches effectuées dans le passé et aux études récentes menées au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Mali par des spécialistes africains, européens et américains, dont notamment Susan Elizabeth Gagliardi. Il est particulièrement frappant de constater que l’exposition événement de Robert Goldwater, Senufo Sculpture from West Africa, organisée en 1963 pour le Museum of Primitive Art (MPA) de New York – aujourd’hui disparu –, a été la dernière exposition aux États-Unis consacrée exclusivement aux arts identifiés comme senufo (Goldwater, 1964). À l’instar de l’exposition historique de 1963, Senufo: Art and Identity in West Africa révèle l’immense diversité des arts communément identifiés comme senufo. Elle comporte également un certain nombre d’oeuvres que les connaisseurs associent souvent à d’autres dénominations culturelles. Ainsi, certaines pièces exposées ne correspondent pas totalement à la vision qu’ont les spécialistes du style senufo classique. Cependant, les oeuvres ont été, d’une manière ou d’une autre, historiquement reliées à des individus ou des communautés identifiés comme senufo. Goldwater en a même présenté quelques-unes lors de l’exposition de 1963 au MPA. Lorsque les visiteurs rentrent dans Senufo: Art and Identity in West Africa, ils sont transportés à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Dans cette première partie de l’exposition, ils sont invités à découvrir le contexte des premières relations des Européens et des Américains avec les peuples et les objets identifiés, à l’époque ou aujourd’hui, comme senufo. Vient ensuite une deuxième partie présentant une sélection de quelques-uns des objets les plus spectaculaires exposés par Goldwater en 1963, et ce dans un décor qui rappelle l’installation créée il y a plus de cinquante ans : austère et axée sur l’objet. La troisième partie s’intéresse aux Par Susan Elizabeth Gagliardi et Constantin Petridis FIG. 1 : « Gwomba, danse des cultes agraires, Zéguédougou Zéguédou. » Mali, 1952-1954. Photo : Renée Colin-Noguès. Avec l’aimable autorisation de Roland Colin, Paris. Dans les années 1950, Renée Colin-Noguès vivait à Sikasso au Mali avec son mari, Roland Colin, ancien administrateur colonial. Une série de ses photographies parues en 2006 dans le livre Sénoufo du Mali illustre des danseurs portant des masquesheaumes d’antilope semblables à ceux que les connaisseurs appellent ciwaraw ou sogonikunw et qualifient de bamana.
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