PORTFOLIO 132 A ugustus Earle Onze années à l’étranger (1818–1829) Par Jonathan Fogel afin de participer à la première par tie d’un voyage autour du monde qui se révélera épique et très long. Avant lui, des artistes avaient déjà accompagné des expéditions militaires et scientifiques – notamment les professionnels Sydney Parkinson, William Hodges et John Webber et des amateurs talentueux comme William B ligh – mais tous bénéficiaient d’un statut officiel ou quasi officiel. Mais Earle, lui, véritable pionnier, agit en son nom propre et subvient à ses besoins au fil du voyage, en exposant et en vendant ses peintures là où il le peut et en peignant des portraits sur commande, tout en réalisant des croquis et des peintures de sujets qui l’intéressent. Au cours des onze années suivantes, il fut le premier ar tiste de profession à visiter les cinq continents. Aux États-Unis, il travaille et expose à New York et Philadelphie. Certains indices laissent penser qu’il a voyagé vers l’ouest et a rencontré des Amérindiens, bien qu’aucune de ses oeuvres de cette époque ne soit connue. En février 1820, il se rend en Amérique du Sud où il passe plusieurs années à parcourir les deux côtes et séjourne à Rio de Janeiro à deux reprises. Ses représentations de la vie des autochtones et des métis sont saisissantes, de même que celles des habitants de la Terre de Feu (fig. 2 et 3). Les plus intéressantes sont celle qu’il consacre à l’esclavage, et la violence qui l’accompagne, véhiculant un message abolitionniste catégorique. Par mi les plus importantes, figurait sa peinture à l’huile de 1823, The Gate of Pernambuco, une oeuvre dépeignant une scène d’esclavage particulièrement brutale et qu’il envoya en Angleterre, où elle fut exposée à la Royal Academy en 1824. Au mois de février de cette même année, Earle quitte Rio de Janeiro à destination de l’Inde, un voyage qui s’avérera net tement plus long qu’il ne météorologiques l’avait imaginé. Les conditions contraignent le bateau sur lequel il a embarqué à se réfugier à Tristan da Cunha, une île montagneuse dans l’Atlantique Sud. Alors qu’il se trouve à terre, le bateau repart sans lui (fig. 1). Il est coincé sur l’île. Il est Fils d’une famille importante de Nouvelle-Angleterre, Augustus Earle naît à L ondres en 1793. Comme d’autres talent membres de sa famille, il fait preuve d’un réel ar tistique dès son plus jeune âge et, marchant sur les traces de son père et de son oncle (qui épelaient leur nom « Earl »), expose ses oeuvres à la Royal Academy alors qu’il n’a que treize ans. Après plusieurs expositions à l’Academy au cours des neuf années suivantes, il entame un voyage en Méditerranée en 1815 en compagnie de son demi-frère, un officier de marine, et passe deux ans au gré de patrouilles Pendant militaires des plus monotones. cette période, il se consacre aux esquisses et peintures de paysages, aux études de nus et d’ensembles architecturaux. Son travail sera remarqué à son retour à L ondres. Earle ne tient visiblement pas longtemps en place. En mars 1818, il part pour New York FIG. 1 : Solitude, regardant l’horizon au coucher de soleil dans l’espoir d’y apercevoir un navire, Tristan de Acunha i.e. da Cunha au sud de l’Atlantique, 1824. Ex-Rex Nan Kivell (1898–1977). Aquarelle sur papier. 17,5 x 25,7 cm. National Library of Australia, Sydney, inv. 2315097.
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