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82 Albert Maesen, dont les notes sont les premières à indiquer non seulement une date de collecte pour chaque textile, mais aussi le nom du village où il a été acquis, le nom de la femme qui l’a confectionné et le clan auquel celle-ci appartenait (fig. 4). Si la Sheppard Collection a fait l’objet de publications et est bien connue des spécialistes, deux de ses textiles majeurs sont exposés pour la première fois (fig. 5). Le nom du collecteur ainsi que la période d’acquisition d’une ncák du Brooklyn Museum sont également connus (fig. 6). Cette pièce a été collectée par le baron Charles Henri-Marie Ernest Tombeur de Tabora, un officier de l’armée en poste dans l’ancien Congo belge à différents moments entre 1902 et 1909.1 L’étoffe en question demeura dans sa famille jusqu’à ce qu’elle fut acquise par le musée en 1981. Tabora n’étant pas posté dans la région du Kasaï, on ignore où et dans quelles circonstances il obtint ce textile. Plusieurs exemplaires de l’exposition ont été datés de la fin du XVIIIe, du début du XIXe et du XXe siècle, d’après des considérations stylistiques (fig. 7) et ont été comparés aux textiles historiques documentés du MRAC et de la Hampton University (fig. 8). Dès lors, bien que rares soient les textiles kuba dont la date de confection est attestée, il est désormais possible d’établir un critère de comparaison en examinant le groupe non documenté à la lumière des anciens textiles dont l’origine est établie. Les Kuba sont très réputés pour leurs étoffes en velours de raphia. Cousues ensemble, elles forment des jupes disposées en couches sur des jupes bien plus longues que l’on enroule plusieurs fois autour du corps. Remarquables par leur


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