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MUSÉES à la Une BEAUTÉ INDIGÈNE Seattle—Consituée à partir de la célèbre collection d’art amérindien de Charles et Valerie Diker, Indigenous Beauty: Masterworks of American Indian Art from the Diker Collection sera à l’affiche au Seattle Art Museum jusqu’au 17 mai. Cette manifestation propose d’admirer cent vingt-deux chefs-d’oeuvre représentatifs des tribus et des Premières Nations de l’Amérique du nord. Ces objets fascinants reflètent l’ampleur et la diversité extraordinaires de l’art amérindien. L’exposition s’intéresse aux racines historiques de l’art indigène et à son dynamisme, ainsi qu’aux cultures et traditions vivantes de groupes amérindiens de l’époque contemporaine. Indigenous Beauty met l’accent sur trois thèmes – diversité, beauté et connaissance – qui renvoient à la fois aux contextes originaux des oeuvres et aux manières dont elles pourraient être perçues par des visiteurs non indigènes dans un musée moderne. Parmi les pièces exposées figurent notamment d’anciens ivoires de la région du détroit de Béring, des masques yupik et aleut de l’Arctique occidental, des poupées katchina des pueblos du Sud-Ouest, de la poterie du Sud-Ouest, des objets sculptés des Woodlands de l’Est, des vêtements des tribus de l’Est et des Plaines, de l’art pictographique des Plaines, des sculptures et des textiles de la côte Nord-Ouest et des paniers de l’Ouest. Un catalogue abondamment illustré édité par le commissaire de l’exposition, David Penney, présente le fruit de nouvelles recherches sur les objets exposés. Cet ouvrage a bénéficié également de contributions de nombreux spécialistes. Après cette première à Seattle, l’exposition sera présentée dans d’autres institutions d’Amérique du nord. Parallèlement, le musée présente Seattle Collects Northwest Coast Native Art, une exposition complémentaire de soixante oeuvres indigènes de la côte Nord-Ouest provenant de collections privées de la région, visible, elle aussi, jusqu’au 17 mai. Masques iconiques, sculptures sur bois, gravures sur argilite et objets tissés témoignent des styles uniques développés avant les premiers contacts jusqu’à aujourd’hui par des générations d’artistes indigènes peuplant le littoral du Pacifique et les berges des cours d’eau dans l’arrière-pays. Natte. Est de Kalimantan, Bornéo. Vers 1950–1970. Palme de rotin (calamus caesius) ou rotan sega, colorants naturels. Honolulu Museum of Art, don du Christiansen Fund, 2001, inv. 10443.1. Fourneau de pipel. Muscogee (Creek) ? Georgie ou Alabama. Vers 1780. Pandanus (pandanus tectorius), hibiscus (hibiscus tiliceus). Bois, cuivre (?) clous de fer (?), étain. L. : 15,2 cm. Diker no. 531. American Federation of Arts. Julian Scott Ledger artiste B, Twelve High-Ranking Kiowa Men. Vers 1880. Crayons de couleur et encre sur papier. 19 × 30,5 cm. Diker no 059 LD. Katsina Situlilu. Zuni, Nouveau Mexique. 1910–1930. Peuplier, pin, pigments, crins de chevaux, feuilles de maïs et coton. H. : 36,8 cm. Diker no 835. POUVOIR TRESSÉ Honolulu—Les traditions de tissage des tapis à travers le Pacifique – makaloa de Hawaï, i’e toga des Samoa, sese du Vanuatu, kabae (tapis de danse masculine) des Kiribati, jaki-ed des îles Marshall, ainsi que des exemplaires des forêts tropicales de Bornéo, des Philippines et des îles Salomon – sont présentées dans l’exposition Shifting Values of Plaited Power, visible au Honolulu Museum of Art jusqu’au 9 août 2015. Issues de la collection du musée, les nattes exposées mettent l’accent sur les remarquables traditions de tissage de la région. Elles sont souvent décorées de dessins à motifs abstraits ou ornés de franges, plumes ou morceaux de fils, autant d’éléments qui permettent l’identification ethnique et régionale de chacun d’entre eux. Transmis par héritage, ces objets étaient des plus prisés et convoités. Il ont été tressés à la main, sans métier à tisser et, à l’origine, uniquement à base de fibres naturelles comme le pandanus (pandanus tectorius), le rotin (calameae) et d’autres plantes herbacées (laîche, jonc). Dans la vie quotidienne, ces nattes étaient utilisées pour créer des barrières, isoler le sol et les murs ou dormir. Certaines étaient utilisées également lors de la réception d’invités de marque. D’autres ont sans doute été commanditées pour des cérémonies et des rites importants, portées autour des hanches pour orner le corps, exhibées comme signes de richesse, offertes lors d’échanges de cadeaux, employées comme monnaie ou encore présentées lors de l’investiture de chefs. Malgré les différents styles observés, cette tradition est commune aux îles du Pacifique et à une grande partie de l’Indonésie.


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