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48 (CI-DESSOUS) : Artistes ömie dansant portant des jupes, 2014. © Artistes ömie / Artkelch. MUSÉE à la Une TAPAS CONTEMPORAINS DE NOUVELLE-GUINÉE Fribourg—Les ömie vivent dans les montagnes reculées de la province du Oro en Nouvelle-Guinée. Leur art n’a été découvert par le grand public qu’en 2006 suite à une exposition organisée à Sidney. Il consiste en la production de tissus d’écorces délicatement décorés par les femmes, qui les couvrent de motifs tribaux abstraits, donnant ainsi naissance à des compositions merveilleusement vivantes et colorées. Ces créations rappellent tellement le travail des artistes australiens qu’il n’y a rien d’étonnant à ce que la galerie ARTKELCH – traditionnellement spécialisée dans l’art aborigène contemporain – leur consacre une exposition jusqu’au mois de mars. Les tapas réunis pour l’occasion sont exclusivement issus d’une production actuelle destinée au marché de l’art et sont présentés pour la première fois en Europe. Ils pourront également être admirés, par la suite, au Museum für Völkerkunde de Munich. MATISSE. ARABESQUE Rome—À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, l’intérêt nouveau des artistes de l’Ancien Continent pour les civilisations et les arts extra-européens fut à l’origine d’un profond renouveau créatif. Le primitivisme en est un aspect bien connu. La mode de l’orientalisme fut au moins aussi importante. Conçue par l’historienne de l’art Ester Coen, l’exposition qui se tient à la Scuderie del Quirinale à Rome, du 4 mars au 21 juin 2015, propose précisément de revenir sur les influences orientales d’Henri Matisse, symbolisées et résumées à travers la figure de l’ « Arabesque ». L’épure, la couleur, l’expressivité, le travail de la surface sont autant de thèmes que Matisse explorera avec passion suite à sa rencontre avec les arts orientaux. D’abord sensible à l’art japonais, dont il retiendra la simplification et la pureté de la forme, l’artiste est profondément bouleversé par sa rencontre avec le Moyen-Orient, puis la Russie, dont les productions lui révèlent l’importance du décor et l’entraînent vers une nouvelle organisation des surfaces. Matisse. Arabesque se construit autour d’affinités électives entre des créations du maître et des oeuvres d’art extra-européen d’origines diverses dans lesquelles l’artiste trouva une source d’inspiration. L’Afrique y figurera, notamment par la présence, dans les salles, de plusieurs sculptures et masques issus de collections privées et des fonds du musée Pigorini de Rome, ainsi que d’un ensemble de textiles kuba (RDC) ayant appartenu à cet artiste incontournable de la modernité, et désormais conservés au musée du quai Branly de Paris. (CI-DESSUS) : Henri Matisse, Portrait d’Yvonne Landsberg, 1914. Hiile sur toile, cm. H. : 147,3 cm. Philadelphia Museum of Art. Collection Louise et Walter Arensberg, 1950. ©S uccession H. Matisse, SIAE 2015. Image : © Philadelphia Museum of Art. (À GAUCHE) : masque kifwebe. Songye, RDC. Collection privée Lucien Van de Velde. © Archives Galerie Dandrieu- Giovagnoni. (AU MILIEU) : Figure gardienne de reliquaire. Kota, Gabon. Avant 1883. Collection Brazza-Pecile, 1887. Museo Nazionale Preistorico Etnografico Luigi Pigorini, Rome, 33721. (À DROITE) : Kimono d’été katabira. Japon. XVIIIe siècle. Collection Vincenzo Ragusa, 1888. Museo Nazionale Preistorico Etnografico Luigi Pigorini, Rome, 38000. (CI-DESSOUS) : Textile dû à Sara Ugibari. Province de l’Oro, PNG. 2014. Écorce battue et pigments. © Artistes ömie / Artkelch.


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