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ÉCLECTIQUE 75 à la tête d’un empire cosmétique, commence à collectionner l’art africain qu’elle associe à la peinture moderne dans son appartement parisien de l’Île Saint-Louis, ou son salon de beauté newyorkais. Dispersée à New York en 1966, dix ans après la consécration de l’ouverture du Museum of Primitive Art, sa collection enregistre des records de vente qui inscriront défi nitivement l’art africain dans une catégorie reconnue dont la valeur monte en puissance et ne cesse de se confi rmer par la suite. En France, la vente de la collection Pierre Guerre en 1996 marque une nouvelle étape ; en 2001, peu après l’ouverture du Pavillon des sessions du Louvre (avril 2000), la vente de la collection Hubert Goldet confi rme la tendance, tout comme celle de la collection René Gaffé ou Bela Hein en 2005. Les records de la vente P. Vérité en 2006, année où l’on célèbre l’ouverture du musée du quai Branly, ont marqué les mémoires. C’est dans ce contexte que la collection extraeuropéenne de Marc Ladreit de Lacharrière a commencé à se constituer à partir d’avril 20035, se poursuivant avec une conviction de plus en plus grande jusqu’à aujourd’hui : elle est issue d’une rencontre tardive avec les arts du continent africain et océanien entraînée par les convictions de Jacques Chirac et le contact avec des experts et conseillers6, et est arrivée naturellement au terme d’un parcours de vie nourri par des intérêts éclectiques et des bases classiques7. Les nouveaux collectionneurs qui abordent au XXIe siècle l’art africain le font de plus en plus dans un état d’esprit éclectique, où celui-ci poursuit un dialogue avec l’art moderne et contemporain (peinture, sculpture, photographie), mais aussi le design et les arts décoratifs. On retrouve donc dans le parti-pris de cette exposition, construite autour du coeur des quarante et un objets issus d’Afrique et d’Océanie, l’idée de confrontations et de convergences entre des oeuvres très éloignées dans le temps et l’espace. Le parcours de l’exposition introduit cette rencontre particulière de Marc Ladreit de Lacharrière avec les arts africains, et certains de ses thèmes privilégiés, notamment les maternités et les fi gures féminines, avec la fameuse pileuse de mil dogon acquise en 2007 qui constitue pour le visiteur la première FIG. 7 (CI-DESSUS) : Plaque fi gurative. Edo, royaume de Bénin, Nigeria. XVIIIe siècle ? Alliage cuivreux. Revers : 29.102.7 ou 29.1027 inscrit à la craie blanche + RE inscrit à la craie rouge. H. : 37,5 cm. Ancienne collection Sidney Burney ( - c. 1951), Londres. Ancienne collection Louis Carré (1897 - 1977), Paris. Ancienne collection Maurice Renou, Paris. Galerie Alain de Monbrison, Paris. © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo : Claude Germain.


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