Page 128

T82F

HISTOIRE D'OBJET 126 PAGE SUIVANTE, DE HAUT EN BAS : FIG. 7 : Hélène Kamer (actuellement Leloup) faisant l’acquisition de sculptures baga en Guinée en 1957. Avec l’aimable autorisation de Christie’s et Hélène Leloup. FIG. 8a-c : Timbres postaux de la république de Guinée fi gurant les différentes espèces de serpents qui composent le cimier-serpent : le cobra des forêts (Naja melanoleuca), la vipère du Gabon (Bitis gabonica) et le python royal (Python regius). Images de l’auteur. FIG. 9 : Photographie d’archive du cimier du CMA laissant voir sa base érodée. The Cleveland Museum of Art, The Norweb Collection, inv. 1960.37. FIG. 6 (CI-DESSOUS) : Cimier en forme de serpent. Baga, Guinée. Probablement fi n du XIXe ou début du XXe siècle. Bois et pigments. H. : 166,4 cm. Acquis par Hélène et Henri Kamer en Guinée en 1957. Ex-galerie Kamer, New York ; Pierre Matisse, New York, 20 novembre 1961 ; Pierre Matisse Gallery, New York, octobre 1962 ; collection privée, 8 mars 1967 ; Sotheby’s, New York, 2008. Promesse de don de Bobby Kotick en l’honneur du cinquantième anniversaire du Los Angeles County Museum of Art. Image © Sotheby’s. seulement les Kamer purent se procurer leurs cimiersserpents, mais également, si l’on en croit Komor, que les Nicaud avaient fait l’acquisition de l’exemplaire du CMA trois ans auparavant. Curtis précise aussi que des sculpteurs nalu étaient mandatés par des mécènes de certains groupes voisins, dont les Baga. En se basant sur cette information, l’on pourrait en déduire que le serpent du CMA, tout comme l’exemplaire du Louvre, devrait être réattribué aux Nalu et que le nom Nalu mbanchong devrait être le terme approprié pour le désigner. Néanmoins, étant donné que les informations relatives au lieu d’origine du cimier du CMA sont contradictoires et qu’il semble impossible de distinguer les sculptures de serpent nalu et baga selon des critères stylistiques, il est manifestement plus indiqué de laisser en suspens la question de l’attribution culturelle. Dans un article consacré à une autre sculpture de serpent connue, celle qui se trouve à la Menil Collection de Houston (et qui faisait aussi partie du groupe collecté par les Kamer en 1957)10, Curtis explique que le python symbolise la fécondité de la terre et la fertilité des humains, tandis que le cobra incarne le respect et que la vipère du Gabon est censée combattre le mal. Une analyse minutieuse de la forme et de la décoration en surface du cimier confi rme effectivement l’hypothèse de Curtis selon laquelle le cimier ne représente pas un python, contrairement à ce qui a parfois été avancé, mais est en réalité une combinaison de trois serpents différents : le cobra des forêts (Naja melanoleuca), la vipère du Gabon (Bitis gabonica), et soit le python royal (Python regius), soit le python des rochers (Python sebae). Tous sont originaires de la région et fi gurent sur des timbres postaux émis récemment par le gouvernement guinéen (fi g. 8a-c). Un détail étonnant, qui, à ma connaissance, n’a pas été approfondi dans la littérature existante, est


T82F
To see the actual publication please follow the link above