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HUNSTEIN 101 ORIGINES DES SCULPTURES À CROCHETS Deux mythes relatent les origines des crochets. L’un deux concerne le peuple Sanio. Il est connu grâce au récit d’un homme bekapeki du nom de Dabaru : « Un homme entendit un son semblable à celui du vent ; sa soeur alla voir de quoi il s’agissait, mais quand elle s’approcha du son, celui-ci s’arrêta. L’homme dit qu’il l’esprit ne resterait pas si une femme allait voir, alors il décida d’aller voir lui-même. Il s’approcha de plus en plus près et aperçut les Aleki et les Komkii avec des taches comme sur les fi gures de culte. Il ne pouvait pas les prendre, seulement les voir. Alors il retourna chez lui, sculpta ces créatures dans du bois et les plaça dans une maison de culte. »24 Meinhard et Gisela Schuster rapportent un mythe bahinemo dans lequel un héros culturel25, un homme appelé Wimegu provenant de la source du fl euve April, créa toutes les choses matérielles dont les gens avaient besoin : arcs, fl èches, tambours, etc. Ce dernier créa aussi les sculptures à crochets garra et attribua un nom spécifi que à chacune d’entre elles. Afi n de s’assurer que tout le monde reçoive ces précieux objets, il endigua le fl euve au moyen d’un énorme tronc d’arbre. Lorsque ce barrage céda, tous les objets fl ottèrent jusqu’aux villages qui en avaient besoin. Après cet événement, Wimegu se serait transformé en un gros rocher au milieu de l’April. Pour les Bahinemo, la connaissance de ce mythe revêt une grande importance, car sans cela, les hommes seraient incapables de fabriquer des fl èches, des arcs, des fl ûtes et des garra correctement. Sans cela, « tout serait plié et de travers ».26 SCULPTURES POSTCONTACT La production de crochets de culte destinés au commerce extérieur se développa très rapidement après les premiers contacts avec les étrangers. Durant la mission qu’il effectua en 1971 dans la région des monts Hunstein, Langford observa l’effi cacité avec laquelle les quelques marchands d’artefacts ayant sillonné la contrée avaient « balayé » les objets traditionnels. Il remarqua également que les oeuvres d’art étaient de plus en plus souvent reproduites dans le but d’approvisionner un marché en plein essor27. Traditionnellement, les garra étaient des objets conservés et transmis de génération en génération. Si un exemplaire s’abîmait, un objet de remplacement pouvait être fait sur demande d’un homme initié. Le garra féminin d’Attenborough de la collec-


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