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90 moderne et africain de l’Américain Albert Barnes et avait également été acheté à Paul Guillaume, tout comme la pièce du Museum Rietberg que Han Coray avait autrefois possédée. Contrairement à l’hypothèse selon laquelle l’art africain serait le fruit de sculpteurs anonymes, la main d’un même artiste, connu sous le nom de convention de Maître de Bouafl é, est révélée dans les détails qui caractérisent ces deux masques : profi l courbé, front haut, yeux obliques, bouche souriante. Outre l’image dudit masque, le collage de Höch combine une photo d’une statue de la déesse Thoueris de Thèbes, extraite également du magazine Der Querschnitt. La jambe gauche portant une chaussure blanche vient d’une photo d’une actrice parue dans le Berliner Illustrirten Zeitung (1928). Avec ces multiples références traitées visuellement avec le même soin, ce collage, à l’instar de toute l’oeuvre de Höch, témoigne d’une démarche artistique s’opposant à l’idée de hiérarchie entre les cultures. DADA CONTROVERSE Dans la quatrième partie de l’exposition, la vision occidentale de Carl Einstein sur l’art africain est confrontée à une position postcoloniale africaine. Cette réfl exion s’inscrit dans la volonté de l’exposition – tout comme du catalogue qui l’accom-


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