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Matahoata 81 ont été abondamment collectées. L’exposition leur accorde une place de choix en présentant deux échasses complètes et neuf étriers, dont quatre proviennent de l’expédition russe qui atteignit les Marquises en 1804. L’exposition se poursuit avec une section dédiée aux objets portés par les Marquisiens de haut rang en guise de parures et de symboles de statut et de prestige. De tous les peuples polynésiens, les Marquisiens étaient les plus tatoués et ceux dont les tatouages étaient probablement les plus raffi nés. En attestent les multiples illustrations datant du début du XIXe siècle, qui montrent par la même occasion les instruments liés à cette pratique. Les Marquisiens portaient une grande variété de parures de tête, de cou et d’oreilles composées de plumes, de coquillages, d’os, de carapaces de tortue, de graines, de dents de mammifères marins et d’autres matériaux. Ils portaient également des éventails en tissu et des bâtons en bois surmontés de touffes de cheveux. Les pavahina, des ornements confectionnés avec la barbe blanche des anciens, étaient les plus précieux de tous et étaient attachés à un grand nombre d’objets différents. Tous ces objets fi gurent dans l’exposition et sont accompagnés de dessins montrant des individus revêtant ces parures, en particulier ceux de Max Radiguet (fi g. 10), qui se trouvait aux Marquises dans les années 1840 dans le cadre de l’administration militaire de ce territoire fraîchement intégré à la France. La section dédiée aux premiers contacts avec l’Occident s’achève avec un espace consacré à la guerre. Des armes y sont exposées, notamment des lance-pierres fabriqués à base de fi bres de noix de coco tissées, dont l’un fut collecté lors de la visite du capitaine James Cook en 1774. Trois imposantes massues en forme de pagaie (parahua) et dix des célèbres massues u’u citées plus haut sont également présentées. Parmi elles, une parahua et une ùu appartenaient à Pakoko, un illustre guerrier et chef du début du XIXe siècle dont l’histoire est mise en avant. Même si la culture marquisienne avait changé et évolué depuis l’époque où les ènana / ènata étaient arrivés sur l’archipel, certains événements allaient plonger les Marquisiens dans une période de profonds bouleversements. Les premiers contacts avec les Européens prirent la forme FIG. 10 (CI-DESSUS) : Temoana. Max Radiguet. Nuku Hiva, Îles Marquises. Entre 1842 et 1844. Encre et aquarelle. H. : 28,3 cm. Collection du service historique de la Défense, Vincennes, inv. Album nº1, vol2, #20. © Service historique de la Défense, Bibliothèque, Vincennes. FIG. 11 : Ornement de proue de pirogue tiki vaka, auau, pihao. Îles Marquises. Avant 1880. Bois. H. : 23 cm. Dépôt d’Eugène PIttard en 1921, donné par son fi ls Jean-Jacques au musée d’Ethnographie de Genève, inv. ETHOC 008937. © MEG, photo : J. Watts


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