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135 h i j k tuer une analyse détaillée des objets en ivoire sculptés, au moyen de méthodes perfectionnées de diagnostic dentaire et scientifi que, afi n de pouvoir déterminer l’origine de l’espèce. Cet examen, couplée à l’évaluation d’un expert, cette analyse pourrait également servir à identifi er les objets sculptés récemment et les imitations. Si les caractéristiques d’une dent ou d’une défense animale peut s’éloigner considérablement d’une dent humaine, les deux présentent pourtant de nombreuses similitudes biologiques et structurelles. Les dents sont généralement utilisées pour la mastication des aliments, mais peuvent également procurer un avantage évolutif à des fi ns offensives et défensives. Les défenses sont en réalité de grandes dents formant une saillie au-delà des lèvres et utilisées principalement en tant que mécanismes de défense. Les quatre éléments constitutifs de la dent humaine se retrouvent dans les défenses des mammifères12. Comme illustré sur les fi gures 1 et 2, ces éléments sont l’émail, la dentine, le cément et la cavité pulpaire. La cavité pulpaire forme le noyau interne de la défense, la dentine constitue la majorité de la surface externe de la défense, le cément protège la couche externe et les composants apparents de la racine, tandis que l’émail recouvre l’extrémité de la défense. La dentine est la substance majoritaire constituant la défense. Principale composante observée dans les objets sculptés en ivoire, elle se compose de couches de tissus conjonctifs minéralisés, avec une matrice organique de collagène autour de la cavité pulpaire et forme l’essentiel de la structure de la dent et de la défense. La dentine possède des micro canaux appelés tubules dentinaires qui parcourent la totalité de la dentine à partir de la cavité pulpaire et renferment des empreintes biologiques d’importance capitale pour l’identifi cation adéquate des espèces d’origine. ÉLÉPHANTS D’AFRIQUE ET D’ASIE, MAMMOUTHS ET MASTODONTES - Loxodonta africana, Elephas maximus, Mammuthus spp. et Mammut americanum (entre autres) Aujourd’hui, la controverse et le commerce illicite d’ivoire concernent principalement l’ivoire des éléphants, depuis longtemps omniprésent dans le domaine de l’art tribal (fi g. 3, 11, 12c, 13 et 14). Néanmoins, il convient de souligner qu’il existe plusieurs types différents d’ivoire issu des éléphants contemporains d’Afrique et d’Asie et de leurs parents proboscidiens disparus il y a longtemps, les mammouths et les mastodontes. Malgré l’extinction des mammouths il y a quelque dix mille ans (fi g. 6), les défenses découvertes en Alaska, au Canada, en Europe du Nord et en Sibérie ont été bien conservées dans ces régions froides du globe et constituent une source d’ivoire d’excellente qualité se prêtant aisément à FIG. 4a-l (DE HAUT EN BAS, DE GAUCHE À DROITE) : Coupes transversales de différents types d’ivoire ou de substitutifs. a. Défense d’éléphant montrant des lignes de Schreger aux angles obtus. b. Défense de mammouth montrant des lignes de Schreger aux angles aigus. c. Dent de morse montrant une zone étendue de dentine secondaire. d. Défense de morse montrant une zone étendue de dentine secondaire de structure cristalline caractéristique. e. Dent de cachalot. f. Défense de narval. g. Canine supérieure d’hippopotame. h. Canine inférieure d’hippopotame. i. Incisive d’hippopotame. j. Défense de phacochère. k. Section agrandie d’un objet en os sculpté montrant des canaux de Havers. l. Noix de tagua (ivoire végétal). Reproduction des images scientifi ques avec l’aimable autorisation du Dr Ed Espinoza, C.W.F.S., directeur adjoint, National Fish and Wildlife Forensic Lab.


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