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123 Ambouroué-Avaro 1981 et Léopold Codjo-Rawambia 1993, notamment, mais aussi l’historien africaniste Hubert Deschamps 1962), deux théories s’affrontent sur l’origine de ces peuples du Bas-Ogooué et spécialement des Galwa, l’une basée sur les réfl exions des historiens et l’autre issue de l’étude des traditions orales. DES TRADITIONS MASQUÉES PERMÉABLES De ces diverses approches, il ressort que les Galwa et autres peuples du Bas-Ogooué actuel ont eu une histoire beaucoup plus complexe qu’on a bien voulu l’écrire au XXe siècle et surtout, une histoire ponctuée de contacts et d’échanges insoupçonnés, notamment avec des peuples du Haut- Ogooué et de l’Ivindo. Il faut donc envisager que les éléments de culture matérielle, tels que les masques ou autres sculptures, retrouvés dans la zone de Lambaréné, ont pu provenir de traditions sculpturales et rituelles pouvant être attribuées à des communautés identifi ées comme celles des Galwa ou des Orungu, leurs cousins au sein des Myènè, mais également d’autres origines telles que celles des Kélé (Akélé), des Okandé, des Pindji, des Duma, des Obamba, voire de groupes de la Sangha (Kwele), etc. Les enquêtes de terrain ont montré que la dynamique formelle des masques avait été plus « ouverte » aux infl uences des communautés rencontrées que celle des représentations liées aux ancêtres, beaucoup plus fi gées dans un conservatisme clanique et lignager (il faut que les ancêtres soient « reconnus » en tant que tels par leurs descendants). Cela provient, d’une certaine façon, de la nature même des masques qui sont des images de bois liées aux croyances animistes des esprits de la forêt, ces croyances étant, sinon absolument partagées par toutes les communautés de la région, du moins très proches. En fait, la transmission des formes et couleurs symboliques des masques tient à un souci d’effi cacité magique (en termes de guérison ou de divination par exemple). Il n’y avait nul inconvénient à


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