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MUSÉE à la Une L’art de la plume au royaume d’Hawaï : Nã Hulu Ali‘i Par Christina Hellmich « Les plumes étaient tenues en haute estime. Elles constituaient un précieux trésor, plus que toute autre richesse hawaïenne. » 72 David Malo (1793–1853), Historien natif d’Hawaï FIG. 1 : Cape ‘ahu ‘ula. Archipel d'Hawaï. XIXe siècle. Plumes rouges d'‘i‘iwi (Vestiaria coccinea), plumes jaunes et noires d'‘o‘o (Moho nobilis) et fi bres d'olona (Touchardia latifolia) . 41,3 x 78,7 cm. Provenance : Honorable Levi Ha‘alelea ; Mme Elizabeth Coney Renjes par héritage ; mars 1941, prêt à l'Honolulu Academy of Arts (aujourd'hui le Honolulu Museum of Art) ; 1964 don de Mme Andrew I. McKee, New London, Connecticut. Honolulu Museum of Art, don de Mme Andrew I. McKee, 1964, 3306.1. 1872). Ce sont les quelque trois cents exemplaires conservés aujourd’hui qui façonnent notre perception de cette forme d’art appelée nã hulu ali‘i (plumes royales). Fruit d’un partenariat avec le Bernice Pauahi Bishop Museum de Honolulu, dont les fonds d’art de la plume sont rarement exhibés au-delà des frontières hawaïennes, le De Young Museum de San Francisco accueille la première exposition de nã hulu ali‘i sur le continent américain. Elle comprend soixante-seize oeuvres en plumes parmi les plus belles et les plus anciennes conservées de nos jours, ainsi que des peintures et oeuvres sur papier des XVIIIe et XIXe siècles replaçant ces parures dans leur contexte. Pendant des siècles, les plumes d’oiseaux endémiques aux couleurs éclatantes ont constitué un précieux trésor culturel sur l’archipel d’Hawaï. D’impressionnants vêtements et accessoires minutieusement confectionnés à la main, notamment les ‘ahu ‘ula (longs manteaux et courtes capes), les mahiole (casques), et les lei hulu (colliers), étaient savamment recouverts de ces plumes. Ils évoquaient la nature divine et le pouvoir des ali‘i (chefs) – des hommes et des femmes occupant des fonctions dirigeantes qui les portaient dans le but de jouir d’une protection spirituelle et de proclamer leur identité et leur rang. Héritages familiaux, ces parures représentaient des symboles de légitimité1. Ces biens exceptionnels intervenaient également dans le cadre des relations diplomatiques aux XVIIIe et XIXe siècles afi n de garantir des alliances et accords politiques. Ils servaient aussi de cadeaux exprimant l’amitié et la sympathie durant la dynastie Kamehameha (1810-


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