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FIG. 2 : Vue de l'exposition au De Young Museum, San Francisco. Photo : Randy Dodson. L'art de la plume au royaume d'Hawaï L’exposition présente également des spécimens d’oiseaux prêtés par la California Academy of Sciences. Lorsque l’exposition sera inaugurée au Bernice Pauahi Bishop Museum le 19 mars 20162, des oeuvres en plumes prêtées par d’autres musées – Honolulu Museumof Art ; British Museum ; Peabody Museum of Archaeology and Ethnology, Harvard University ; Hastings Museum and Art Gallery in East Sussex, Angleterre ; National Museum of Natural History, Smithsonian Institution ; Museum of Ethnology, Vienne ; Te Papa Tongarewa, Wellington, Nouvelle- Zélande – seront exposées à Hawaï. Certaines d’entre elles reviendront d’ailleurs sur l’île pour la première fois depuis plus de deux siècles. Les hulu o na manu (plumes d’oiseaux) de certaines espèces endémiques étaient extrêmement prisées. Elles étaient collectées par les chefs à titre d’impôt (sous forme de bouquets de plumes) ou utilisées afin d’obtenir des marchandises particulières3. Les plumes de couleur rouge étaient les plus sacrées et les plumes jaunes les plus rares. Le terme ‘ahu ‘ula signifie littéralement « vêtement rouge (‘ula) pour couvrir le haut du corps et les épaules (‘ahu) »4. Les plumes rouges, jaunes, noires et vertes provenaient essentiellement de quelques espèces forestières de grimpereaux d’Hawaï et d’un genre de méliphage. Les plumes de la poule domestique d’Hawaï (moa) et d’oiseaux marins entraient également dans la fabrication des objets en plumes. Les Kia manu, oiseleurs aguerris, connaissaient parfaitement les comportements et les habitats des oiseaux et avaient recours à diverses techniques pour les attirer et les capturer en vue de récupérer leurs plumes5. Des centaines de milliers de plumes étaient nécessaires pour confectionner un grand manteau6, et seul un chef de haut rang capable de se procurer une telle quantité de plumes pouvait se permettre d’en porter un. Pour réaliser des manteaux et des capes, plusieurs paquets de plumes étaient attachés ensemble, puis fixés à un filet tressé (nae) en fibres d’olonã (Touchardia latifolia).


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