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Kouilou R. KAKONGO NGOYO Luanda Brazzaville Kinshasa Libreville Mayumba Pointe-Noire Banana Soyo Niari R. Matadi KONGO Benguela Madingo-Kayes Mbanza Kongo Boma Padrão de São Jorge Padrão de Santo Agostinho LOANGO TEKE (TIO) ANGOLA CABINDA ANGOLA REPUBLIC OF THE CONGO GABON SÃO TOMÉ AND PRÍNCIPE ShShS arkrkr PoPoP int SeSeS aeae l PoPoP int Atlantic Ocean Congo River Chiloango R. Kwilu River Kwango River Lake Mai-Ndombe Malebo Pool R o° 10°S West Central Africa Brazzaville ANGOLA KONGO Modern capital Modern nation state Historic kingdom Earliest sites of Portuguese contact 0 200 km 0 200 mi MUSÉE à la Une 94 Par Alisa LaGamma FIG. 1 : Carte d’Afrique centrale de l’Ouest. Avec l’aimable autorisation du Metropolitan Museum of Art, New York. FIG. 2a-b (CI-DESSOUS) : Padrão de Santo Agostinho (Pilier de Saint-Augustin). Portugal. c. 1482. Calcaire. H. : 215 cm. Museu Etnográfi co–Sociedade de Geografi a de Lisboa, Lisbonne (SGL-AC-131). kongo : Pouvoir et Majesté rope, l’exploitation de ces richesses a entraîné une ingérence étrangère à grande échelle ; une situation qui perdure aujourd’hui. 3 Les Portugais établirent rapidement des relations commerciales avec les responsables des régimes politiques locaux. Dans certains cas, l’expansion des réseaux commerciaux contrôlés par les chefs locaux eut pour effet d’accroître leur pouvoir et leur infl uence. Les premières rencontres entre les émissaires européens et leurs homologues kongo étaient fondées sur l’interaction respectueuse entre pairs. Des intérêts étrangers ont toutefois nettement déstabilisé cet équilibre. Un siècle après l’arrivée des délégations portugaises mandatées par l’État dans la capitale du royaume de Kongo, Mbanza Kongo, des commerçants néerlandais au service d’entreprises privées s’installèrent plus haut sur la côte, à Loango.4 Jusqu’au XIXe siècle, les commerçants locaux transmettaient les marchandises aux Européens établis, pour la plupart, à proximité de la côte. Les dirigeants régionaux tentèrent de garder le contrôle de ces réseaux et de leur autonomie politique. En 1884, les fortes rivalités avec les puissances européennes, qui étaient ellesmêmes en confl it, entraînèrent la division de l’ensemble du territoire kongo en trois colonies distinctes et défi nies arbitrairement, revendiquées par le Portugal, l’Angola ; la France, le Moyen-Congo ; ainsi que par le roi Léopold II de Belgique, l’État indépendant (le Congo belge à partir de 1908). Notre compréhension de ce pan de l’histoire de la région s’est construite sur les récits de la brutalité légendaire des gouvernements qui furent mis en place à l’époque, une Une exposition majeure offrant de nouveaux éclairages sur la relation entre l’Afrique et l’Occident sera présentée du 16 septembre 2015 au 3 janvier 2016 au Metropolitan Museum of Art de New York. Consacrée à l’une des traditions artistiques les plus infl uentes du continent africain, Kongo: Power and Majesty prend comme point de départ le moment des tous premiers contacts directs entre les dirigeants africains et européens à la fi n du XVe siècle.1 En 1483, le navigateur Diogo Cão atteignit l’embouchure du fl euve Congo et fi t élever un pilier de pierre, ou padrão, à l’endroit où il accosta (fi g. 2). L’inscription qui fi gure sur ce monument sculpté à Lisbonne présente la mission de Cão pour la postérité comme une découverte mandatée par le roi Jean II de Portugal.2 À l’époque de l’arrivée du navigateur, la civilisation Kongo occupait en partie les pays que sont aujourd’hui la République du Congo, la République démocratique du Congo et l’Angola et était composée de plusieurs principautés distinctes. Parmi ces royaumes, les plus importants étaient ceux de Kongo et du Loango. Le puissant fl euve Congo, que les populations indigènes nomment Nzadi, « le grand fl euve qui entre dans la mer », coule sur quatre mille sept cents kilomètres et prend sa source dans les hauts plateaux situés au nord-est de l’actuelle Zambie avant de se jeter dans l’océan Atlantique. Les ressources naturelles de la région du Bas-Congo en Afrique centrale sont abondantes et ont immédiatement fait de cet endroit un point de liaison pour le développement du commerce international. Dès les premiers contacts avec l’Eu-


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