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89 FIG. 4 (À DROITE) : Le premier volume de Minutes, Meeting of the Directors, Londres, 22-24 septembre 1795. SOAS CWM/LMS/Home/Board Minutes, Book 1. Appelée à l’origine The Missionary Society, la société prit en 1818 le nom de The London Missionary Society. Le volume 1 documente la première réunion lors de laquelle les fondements de la société furent établis : le nom, l’objet, la direction (il y a eu jusqu’à trente-quatre directeurs), l’adhésion, etc. FIG. 1 (À GAUCHE) : Instructions écrites du révérend John Williams aux professeurs de Raiatea à la veille de leur départ de Raiatea pour Aitutaki. Traduction de 1823 de l’original rédigé en tahitien en 1821. Archives de la LMS, SOAS. Les premiers missionnaires étaient déterminés à brûler les idoles en signe du triomphe du christianisme, mais grâce à Pomare II, le « roi » de Tahiti converti au christianisme, leur point de vue changea radicalement et passa de : « Et il éradiquera complètement les idoles » (Isaïe II. 18.) à : « Si vous récupérez des idoles, brûlez-en quelques-unes (mais pas les meilleures). » morales laxistes des insulaires, ainsi que leurs pratiques d’infanticide, de sacrifi ce humain et d’idolâtrie. Tous ces récits ont suscité l’intérêt du mouvement du renouveau du christianisme évangélique qui déferlait sur la Grande-Bretagne vingt ans après les voyages de Cook. Plusieurs groupes de missionnaires s’étaient formés à l’époque et poursuivaient tous le même but : apporter la Bonne Nouvelle de la Bible à chaque non-croyant « afi n d’illuminer un monde de ténèbres et de pécheurs1 ». Le plus grand, le plus important et le plus effi cace de ces groupes fut la LMS. La Polynésie était perçue comme un éden peuplé d’êtres hautement civilisés, mais vivant dans le péché et dans un état de décadence morale. L’endroit idéal pour corriger et convertir. Dans l’année qui suit la fondation de la LMS, en 1795, la Société achète et arme un navire baptisé le Duff, nomme un FIG. 2 (PAGE PRÉCÉDENTE, À GAUCHE ) : Figure à tête de Janus à l’extrémité d’un manche de chasse-mouches. Îles Australes ; probablement Rurutu. G Bennet, Sheffi eld Museum, CUM Z5026B. Les chasse-mouches étaient des symboles de prestige. Agités pendant les oraisons, ils servaient aussi à se débarrasser des insectes. Dans les îles de la Société et Australes, ils étaient également des dieux familiaux. Dans les îles Cook, ce rôle était dévolu aux éventails. Les missionnaires utilisaient les termes « éventail » et « chasse-mouches » indistinctement. Les manches étaient faits de bambou, de cubitus d’un oiseau tropical et de bois ou d’ivoire de dent de baleine. Le fouet était généralement en cordage tressé droit ou de forme hélicoïdale, teint en noir, bien qu’il fût parfois composé de touffes de plumes. FIG. 5 : Un petit colophon fi gurant dans l’ouvrage de William Carey An Enquiry into the Obligations of Christians to Use Means for the Conversion of the Heathens, 1792. SOAS CWML J.190. Ce livre est le premier à promouvoir l’action des missionnaires chrétiens. Il a servi de structure principale à la LMS et comprenait une description des tâches dévolues aux missionnaires. Ce colophon n’était pas un symbole offi ciel du mouvement des chrétiens évangéliques ni de la LMS, mais il comprend une grande partie des préceptes de l’évangélisme. La phrase « white to the harvest » apparaît souvent dans la littérature missionnaire en tant que référence aux millions d’âmes perdues mûres pour recevoir la parole du dieu chrétien. Les faux symbolisent la récolte des âmes païennes, elles-mêmes représentées par les festons de céréales accrochés aux faux. Le sablier fait probablement référence au millénarisme, étant donné que les évangélistes croyaient que le fait de placer la parole de Dieu dans les mains de chacun précipiterait le retour de Jésus. Le serpent circulaire (ouroboros) représente l’éternité. FIG. 3 (PAGE PRÉCÉDENTE, À DROITE ) : Figure à tête de Janus à l’extrémité d’un manche d’éventail. Îles Cook centrales, peut-être Atiu. LMS 51, ex BM LMS collection ; R. Nash ; G. Ortiz. Collection privée. Les éventails étaient des dieux dédiés au culte personnel ou familial dans les îles Cook. Qualifi és d’« éventails sacrés », ils sont fréquemment repris sur la liste d’objets « envoyés en Angleterre » après avoir été rapportés sur Raiatea par Papeiha à la suite de ses deux années passées sur Aitutaki à convertir les insulaires avec succès. Les éventails appartenaient à des dignitaires. Les premiers visiteurs européens dans les îles Cook (lors du troisième voyage de Cook en 1777) ont indiqué avoir vu des chefs sur l’île d’Atiu tenir des éventails. Missionnaires et idoles


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