Portraits photographiques d’Afrique de l’Ouest 85 FIG. 10 : Malick Sidibé (Malien, né en 1936), autoportrait, 1956. Épreuve à la gélatine argentique dans son cadre d’origine (peinture sous verre, ruban, carton, fi celle). 40 × 30,7 × 1 cm. Metropolitan Museum of Art. Don de Jack Shainman et Claude Simard, 2014 (2014.638). Dans ce rare autoportrait, Sidibé semble pris par surprise, à en juger par le regard étonné qu’il lance à l’appareil. Assis à son bureau, le jeune photographe se tourne vers l’objectif, le visage illuminé par la lumière naturelle pénétrant dans son studio au coeur de Bamako. Le cadre peint en couleur, ajouté des décennies après la réalisation de la photo, évoque les traditions de peinture sous verre particulièrement populaires au Sénégal voisin depuis la fi n du XIXe siècle. FIG. 9 (À GAUCHE) : Malick Sidibé (Malien, né en 1936), Je veux être seule, 1979. Épreuve à la gélatine argentique. 18 x 13 cm. Metropolitan Museum of Art. Don de la Jack Shainman Gallery, 2003 (2003.219). FIG. 11 (CI-DESSUS) : Seydou Keïta (Malien, 1921/23–2001), femme assise sur une chaise, 1956–57. Épreuve à la gélatine argentique, 2001. 55,9 x 39,4 cm. Metropolitan Museum of Art. Achat, Don de la Joseph and Ceil Mazer Foundation Inc., 2002 (2002.217). Ici, Keïta photographie une femme devant l’un ses plus célèbres arrière-plans ornés d’arabesques. Elle est de face et ses bras reposent sur la chaise. Elle regarde droit vers l’objectif. Cet angle rapproché permet à Keïta de souligner tous ses précieux bijoux, sa tenue volumineuse et sa coiffure élaborée. Le photographe privilégie une esthétique de l’abondance et de l’opulence qui renvoie au statut social de la femme. Sa tendance à remplir le plan de l’image avec des motifs contrastés diffère totalement du travail du photographe sénégalais Oumar Ka, dont les photos représentent essentiellement des modèles entourés d’espace vide.
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