96 Inaugurée en août à la National Gallery of Australia, Myth & Magic, Art of the Sepik River, Papua New Guinea offrira jusqu’au 1er novembre l’opportunité d’admirer quatre-vingt-cinq chefs-d’oeuvre provenant de la région du Bas-Sepik et du Moyen-Sepik, dont la plupart dorment depuis de nombreuses décennies dans les réserves des musées aux quatre coins de l’Australie. L’exposition s’intéresse principalement à la dimension visuelle et à l’importance culturelle des oeuvres et ne vise aucunement à être exhaustive. Elle présentera des fi gures d’ancêtres, des masques, des tabourets d’orateurs, des poteaux de maisons de cérémonie et d’autres objets importants sélectionnés parmi les vastes collections du Museum Victoria et du Ian Potter Museum of Art de Melbourne, du South Australian Museum d’Adélaïde, du Western Australian Museum de Perth, du Queen Victoria Museum et de l’Art Gallery en Tasmanie, du Queensland Museum et du Queensland University’s Museum of Anthropology, tous deux situés à Brisbane, de l’Art Gallery of New South Wales et de l’Australian Museum de Sydney et, enfi n, du National Museum of Australia de Canberra. Si vous cherchez un prétexte pour vous rendre en Australie, le voici tout trouvé avec cette réunion éphémère d’oeuvres remarquables. L’exposition s’intéressera en priorité aux merveilleuses créations de Murik Lakes, du fl euve Keram, du fl euve Yuat, du fl euve Korewori mais aussi aux cultures locales comme celles des Iatmul et des Sawos. Si ces artefacts longtemps cachés nous renseignent sur les peuples qui les ont façonnés, ils refl ètent également « l’oeil » de chaque collecteur Musée à la Une Mythe et magie L’art du fl euve Sepik Chefs-d’oeuvre des collections australiennes Par Crispin Howarth FIG. 1 : Figure d’ancêtre nimbero kandimbong. Murik Lakes, province du Sepik oriental, Papouasie- Nouvelle-Guinée. XIXe siècle. Collectée par P. Ledoux en 1935. Bois, tissu d’écorce, fi bres, ocre et cheveux. H. : 100 cm. Australian Museum, E84779. Photo : Stuart Humphreys. La houppe représente la coiffure d’un homme qui s’est rasé les cheveux du front à la nuque et porte une coiffe de fi bres. Le nez est percé au niveau des narines. Cette tradition de perçage nasal fait référence aux ancêtres mythiques Andena et Dibadiba, qui partagèrent leurs connaissances en matière de magie de la sculpture afi n que les fi gures kandimbong puissent abriter des esprits ancestraux. Parmi les autres traits distinctifs courants, l’on notera la simplifi cation des bras mettant en évidence des jambes puissantes terminées par des pieds inclinés dont la fonction n’était pas de soutenir la fi gure, celle-ci étant plutôt accrochée au mur d’une maison d’habitation.
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