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preuves. L’écope est aujourd’hui abritée au Field Museum de Chicago20, qui acquit la collection de Fuller en 1958 (fi g. 24 a et b). Le Liverpool Museum possède une écope achetée au Taunton Museum portant l’inscription : « Copie moderne d’une écope de pirogue maorie. Nouvelle-Zélande (faite par Edward Little). » (fi g. 22). Sur une écope du Birmingham Museum acquise à Wellcome, le visage sculpté sur le manche est encadré par les volutes caractéristiques de Little ; il semble que celui-ci en soit l’auteur (fi g. 23). En 1914, Fuller achète à Little une tête maorie en bon état (fi g. 25). Deux décennies plus tard, il découvre lors d’une vente aux enchères une tête en bois de kauri affi chant une scarifi cation identique, ce qui le persuade que Little l’a copiée à partir de la tête qu’il lui a vendue vingt ans auparavant (fi g. 26 et 27). Il l’achète dix livres. Le style de cette tête est relativement différent de celui du couvercle de la boîte, ce qui démontre l’étendue des compétences de Little. Bien que Fuller écrive le 5 mai 1914 qu’il souhaite rompre avec Little21, il se montre suffi samment intrigué pour continuer à lui acheter des objets (même si Little n’en est pas l’auteur). En 1951, il fait l’acquisition de la trompette en os (fi g. 1) qu’il décrit dans sa note à l’attention de Roland Force citée au début de cet article, trente-sept ans après avoir mis fi n à tout contact direct avec Little. La tête en bois de kauri serait l’objet qui a trompé les spécialistes dont Fuller parle dans le dernier paragraphe 127 du document destiné à Roland Force. En 1907, la femme de Little obtient une ordonnance de séparation à Torquay basée sur l’infi délité de son mari, découverte lors d’une visite à Taunton où Little s’était installé avec une ancienne servante sous le nom de M. et Mme Little. Maria (la vraie Mme Little) obtient la garde de leurs deux enfants, après quoi Little change souvent d’adresse et de nom22. Les registres des différentes procédures judiciaires dressent la liste de ses alias et de ses adresses, principalement dans l’ouest de l’Angleterre. Sous ces pseudonymes, Little expédie les objets qu’il vend. Il vit à Lansdown View, Staple Hill et Bristol sous le nom de Harris en 1914 (c’est sous ce nom qu’il est accusé d’avoir participé au vol des silex du Weston) ; il déménage à Amesbury, Warminster et Swindon en tant que Silas Harding (également Horton) ; il s’installe ensuite à St George, Bristol et Mangotsfi eld, avant de revenir à Swindon sous le nom de Silas Harding. Le Wiltshire Advertiser d’avril 1915 rapporte le témoignage d’une dénommée Mme Willis selon lequel Little a signé le livre d’or du Wiltshire Archaeological Society’s Museum sous le nom de H. Arngld (sic) de Swindon, avant d’échanger les couvercles de la boîte à plumes, vol pour lequel il a été condamné. Bien que les sculptures maories en bois et en os semblent avoir été sa spécialité, Little retoucha également des objets existants au moyen d’une décoration de style maori (fi g. 1), FIG. 22 (CI-CONTRE) : Écope à poignée phallique dans le style maori attribuée à Edward Little. Angleterre. Début du XXe siècle. Bois (Pinus palustris). L. : 40 cm. Acquis au Somerset Archaeological and Natural History Society, Taunton Museum, 1942. World Museum, Liverpool, inv. 42.11.117 (alt. 42.11.111). La poignée présente une inscription apposée avec un pigment blanc « copie moderne d’une écope de pirogue maorie (faite par Edward Little) ». L’analyse du bois a révélé que l’objet avait été taillé dans du pin, ce qui n’a pas pu être fait en Nouvelle- Zélande. FIG. 24a et b : Deux écopes maories de la collection Fuller. L’une d’elles pourrait avoir été volée par Little au Somerset County Museum, Taunton. Ex-coll. A. W. F. Fuller. Field Museum, Chicago, invs. 273914 and 273915. Reproduit dans Roland W. Force et Maryanne Force, The Fuller Collection of Pacifi c Artifacts, Praeger, New York, 1971. FIG. 23 (À DROITE) : Écope à poignée phallique dans le style maori attribuée à Edward Little. Angleterre. Début du XXe siècle. Bois et coquillage. L. : 44,5 cm. Transféré du Wellcome Historical Medical Museum. Birmingham Museum and Art Gallery, inv. 1951A19.63. James Edward Little


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