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noir qui pourrait avoir intégré le patrimoine maori puisqu’à l’époque où il fut mis en vente en Australie, il fut rapatrié par la Nouvelle-Zélande en tant qu’objet inaliénable19. En 1913, Oldman écrit à Beasley afi n de l’avertir de l’existence de fl ûtes soit disant maories sculptées par Little, qui aimait manifestement fabriquer des kauau et des putorino. Il y en a à Chicago (fi g. 20), Vancouver, Oxford, Te Papa, au musée du quai Branly, peut-être à Édimbourg et probablement ailleurs. L’unique faux documenté créé par Little est le couvercle d’une boîte à plumes maorie (fi g. 21). Little le substitue à l’authentique lors d’une visite au Wiltshire Archaeological 126 Society’s Museum sur Long Street à Devizes en 1915. La concierge, Mme Willis, se rend compte de la supercherie, mais il faut quatre jours pour localiser le voleur. Little est jugé et condamné à six mois de travaux forcés. Le couvercle original n’a jamais été retrouvé, mais la boîte et son couvercle de substitution se trouvent désormais au British Museum. Le rapport de la procédure judiciaire paru dans la Wiltshire Gazette du 25 mars 1915 fournit la seule description que nous possédons de Little : « Il portait des bottes en caoutchouc, un chandail muni d’un col couleur kaki et un lourd pardessus. » Ce n’est probablement pas le premier vol commis par Little. En 1913, six artefacts maoris en néphrite abrités au Salisbury and South Wiltshire Museum sont remplacés par des moulages en plâtre peints en vert. Quatre autres artefacts en néphrite ainsi qu’une kotiate (massue) disparaissent également. Il pourrait s’agir de la massue que Fuller se procurera quelques jours plus tard. Little est arrêté puis libéré sans condamnation. L’année suivante, il est de nouveau arrêté car il est en possession de trente à quarante silex dérobés au Weston Super-Mare Museum, mais parvient à nouveau à échapper à toute condamnation. Vient ensuite le cas des écopes. Lorsque Little est reconnu coupable d’avoir volé le couvercle de la boîte à plumes à Devizes, il avoue le vol d’une écope au Somerset County Museum de Taunton, qu’il déclare avoir vendue à Fuller. Dans la correspondance au sujet de cet objet entre Fuller et H. St George Grey, conservateur, Fuller écrit qu’il a des soupçons sur Little, un homme peu fi able. Le musée tente d’engager une action en justice contre Little, mais est débouté pour manque de FIG. 20 : Boîte et couvercle. Boîte : Maori, Nouvelle- Zélande. Fin XVIIIe-début XIXe siècle. Couvercle : sculpté par Edward Little, Angleterre. Vers 1915. Bois. L. : 70 cm. British Museum Oc1925,-.44 (boîte) et Oc1980,Q.1289 (couvercle). © The Trustees of the British Museum. La boîte fut présentée au Devizes Museum comme issue du legs de T. B. Merriman en 1869. Elle fut ven due au British Museum en 1922, après que le couvercle ne fut volé puis remplacé par Little qui fut poursuivi en justice et condamné à de la prison pour ce crime. FIG. 20 (À DROITE) : Flûte de type putorino dans le style maori attribuée à Edward Little. Angleterre. Début du XXe siècle. Ex-coll. A. W. F. Fuller. Field Museum, Chicago, inv. 277604 Acquis par Fuller auprès de Little en novembre 1913 pour quatre livres. FIG. 19 (À GAUCHE) : Bol à couvercle dans le style maori attribué à Edward Little par Roger Neich. Angleterre. Début du XXe siècle. Bois. H. : 33 cm. Ex-coll. Wellcome Institute. British Museum Oc1981,Q.1392.a. © The Trustees of the British Museum. DOSSIER


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