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121 dans le style indigène correct (voir mon putorino « maori »), lui conférant tous les signes de l’âge requis et perçant même des trous soi disant de vers. La plupart des experts ont été trompés par ses créations et je comprends qu’il ait bien vendu aux États-Unis. Edge-Partington a été le premier à « révéler » un putorino réalisé par Little (dans un ancien numéro de Man). Oldman et moi le suivions depuis ses débuts et, fort heureusement, nous avons pu voir l’évolution de ses réalisations : des objets manifestement faux au départ, puis de véritables oeuvres d’art par la suite. Un dénommé Col. Gaskell, venant du côté de Berkenhead, lui a donné énormément d’argent pour des faux qui, lorsqu’ils ont été vendus aux enchères chez Glendinings Auction Rooms après sa mort, n’ont pratiquement rien rapporté mais ont néanmoins circulé dans différents musées et collections à travers le monde. L’un d’eux offert au B.M. s’est même retrouvé exposé et je n’ai pu le faire retirer qu’avec l’aide de Beasley et Oldman, ce qui montre le danger que constituent ces contrefaçons. Étant donné que je suis le dernier représentant de la vieille confrérie des collectionneurs, ce faux pourrait bien réapparaître un jour dans un musée en tant que pièce authentique ! L’un des objets que je possède est une remarquable oeuvre d’art qui a trompé absolument tous les spécialistes de l’art maori, y compris Oldman, Beasley et Robley, mais je les ai convaincus en leur montrant l’original à partir duquel il a été copié !3 Le récit de Fuller est sommaire. Toutefois, bien que les documents d’époque soient rares, il est possible de retracer en détail le parcours tortueux de Little à partir d’éléments épars et de quelques hypothèses fondées. Torquay, où Little vit le jour le 20 décembre 18764, est aujourd’hui encore une station balnéaire populaire de la côte sud-ouest de l’Angleterre. À la fi n du XIXe siècle, il y tenait un magasin, probablement de meubles et de bric-à-brac. Maria, la femme qu’il avait épousée le 12 avril 1898, louait les chambres à l’étage pendant l’été. Quelques années plus tard, FIG. 2 (À GAUCHE) : Première page d’un document signé A. W. F. Fuller décrivant la fl ûte en fi g. 1, ainsi que des réfl exions sur les activités de Little. Archives Fuller, West Sussex Records offi ce, Chichester, UK. Photo : Tim Teuten. FIG. 3 (CI-DESSOUS) : Alfred W. F. Fuller (1882– 1961) en Angleterre tenant deux harpons en os de baleine des îles Marquises. © The Field Museum, A96661. Reproduit dans Roland W. Force et Maryanne Force, The Fuller Collection of Pacifi c Artifacts, Praeger, New York, 1971, pl. 37. FIG. 4 (AU MILIEU) : « Dieu massue » Mangaia, îles Cook. XVIIIe ou début du XIXe siècle. Ex-coll William Ellis, London Missionary Society ; William Oldman, #432. Acquis par Oldman auprès de Little. Bois. H. : 109,2 cm. Otago Museum, Duneden, Nouvelle- Zélande, inv. 050.106. FIG. 5 (À DROITE) : Rongo et ses trois enfants. Rarotonga, îles Cook. XVIIIe ou début du XIXe siècle. Ex-coll. William Ellis, London Missionary Society ; William Oldman, #436. Acquis par Oldman auprès de Little, 2 novembre 1921. Bois aito. H. : 87,6 cm. Otago Museum, Duneden, Nouvelle- Zélande, inv. 050.038. Cette pièce est reproduite dans William Ellis, Polynesian Researches, Fisher, Son, and Jackson, Londres, 1831, p. 220. James Edward Little


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