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Histoire et fi liations d’un style sculptural du pays LOBI Le style dit de Holly Keko 106 Par Daniela Bognolo Par Daniela Bognolo L’art lobi est généralement connu pour sa riche variété de styles. Leurs singularités autant que leurs analogies formelles refl ètent la réalité d’une communauté hétérogène, composée de différents groupes culturels (Pwa, Jãa, Dagara – Lobr et Wiilé –, Birifor, Teésè, Gan et Lobi proprement dits, soit environ quatre cent cinquante mille personnes), et d’une histoire commune tissée au cours des temps. La véritable agrégation socioreligieuse de ces groupes se situe autour de la moitié du XIXe siècle, lors de l’institution du jòrò, grand rituel initiatique collectif qui confère aux individus des deux sexes, quel que soit leur groupe culturel d’origine, la supra-identité commune de « Lobi » (voir carte). La sacralisation de cette nouvelle condition sociale eut comme première conséquence la réalisation de nouveaux supports cultuels aptes à mieux représenter, par leurs caractéristiques formelles, la réalité composite de cette nouvelle « fraternité sacrée ». Sur la base des anciens styles archétypaux de chaque groupe, porteurs d’identités culturelles distinctes, ont été ainsi élaborés les nombreux styles composites propres aux thílkõtína, effi gies dédiées au culte des ancêtres lignagers, dont la création et la perpétuation ne cesseront d’orienter l’esthétique d’un art à travers laquelle la société « lobi » est parvenue à une cohésion dans sa grande diversité. FIG. 1 : Pays lobi, Burkina Faso, 1984. Photo : Daniela Bognolo. DOSSIER


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