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105 FIG. 16 : Planche malu. Province du Sepik oriental, Papouasie-Nouvelle-Guinée. XIXe siècle. Bois. H. : 181 cm. National Gallery of Australia, Canberra, achetée à Anthony Forge, 1977, inv. 1977.799. Avant le premier quart du XXe siècle, ces planches étaient créées par les Sawos vivant au nord des Iatmul. La majorité d’entre elles ont été collectées auprès des Iatmul et plus loin en aval du fl euve. Nous ignorons pratiquement tout de ces planches, car leur utilisation rituelle avait cessé au début des années 1930, voire avant. Toutefois, nous pouvons être sûrs qu’elles étaient particulièrement appréciées et étaient autrefois très importantes. Le corps de cet exemplaire comporte de multiples oiseaux reproduits soit entièrement, soit sous forme de motifs fl uides imbriqués où seule la tête de l’oiseau est reconnaissable. La planche illustre un ancêtre mythique à l’aide de décorations nasales élaborées et de cercles surélevés sur les joues qui représentent des motifs peints portés par un chasseur de têtes aguerri. Le crochet est souvent décrit comme servant à accrocher des crânes, bien qu’il n’existe aucun compte rendu de terrain le confi rmant. Une autre hypothèse suggère que ces objets seraient reliés aux droits funéraires relatifs aux jeunes hommes morts pendant leur initiation. Elles ont également été documentées comme étant des dots, ce qui pourrait expliquer pourquoi la plupart d’entre elles ont été collectées dans des endroits éloignés des Sawos. FIG. 17 : Masque. Fleuve Porapora, province du Sepik oriental, Papouasie-Nouvelle- Guinée. Première moitié du XXe siècle. Partie frontale en crâne de cochon, fi bres et plumes. H. : 18 cm. Ex.coll. Max Ernst. National Gallery of Australia, Canberra, inv. 1985.1871. Cet objet, créé à partir d’un fragment de crâne de cochon, a appartenu au surréaliste et précurseur du mouvement Dada Max Ernst. Un des rares exemplaires connus, sa fonction rituelle demeure inexpliquée. Trop petit pour être porté en tant que masque, il était peut-être attaché à un costume ou un objet de plus grande taille, voire tenu en main lors de danses. FIG. 18 : Trompette de guerre kuuk. Province du Sepik oriental, Papouasie-Nouvelle-Guinée. XIXe siècle. Bois et patine fumée croûteuse. H. : 54,2 cm. National Gallery of Australia, Canberra, inv. 1970.69. Certaines trompettes commémorent les exploits guerriers de leur propriétaire ou de la communauté au moyen d’entailles sculptées sur leur surface, dont le nombre correspond à la quantité de têtes prises. Celle-ci en est dépourvue, mais l’arête médiane située en dessous de la tête d’ancêtre présente des signes de raclage volontaire. Ces marques découlent probablement de la pratique consistant à retirer de petites parties du « corps » ancestral pour la transmission rituelle de la force ancestrale. De petits morceaux de bois puissamment chargé étaient retirés d’un corps ancestral, en l’occurrence une corne de guerre, puis moulus dans des aliments, généralement de la soupe. Celle-ci était alors ingurgitée par des guerriers, afi n de mener une expédition de chasse aux têtes. FIG. 19 : Crochet d’ancêtre portant le nom de Kipma tagwa. Village de Torembi, province du Sepik oriental, Papouasie- Nouvelle-Guinée. Deuxième moitié du XIXe siècle. Bois, coquillage et patine. H. : 104,5 cm. National Gallery of Australia, inv. 2014.683. Cette fi gure porte le nom de Kipma tagwa, référence à la terre, au sol ou au territoire accueillant des associations claniques. Kipma tagwa est représentée les mains serrant ses genoux relevés dans une position d’accouchement. Les deux crochets juste en dessous sont supposés servir à suspendre des têtes humaines. Lors de rituels, des offrandes étaient présentées à l’esprit de Kipma tagwa afi n d’invoquer son aide.


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