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ART on view 102 collecteur particulièrement renommé pour l’époque. Établi à Awar, non loin de l’embouchure du Sepik, il profi tait de ses visites de recrutement dans la région du fl euve pour négocier des artefacts. Wauchope était mandaté par l’Australian Museum et, entre 1935 et 19388, il rassembla une collection de plus de sept cents objets provenant essentiellement des régions du Bas-Sepik, du Keram et du Yuat (fi g. 7, 8 et 9). L’ensemble renferme des trésors, dont un ensemble de sculptures appelées paki. Créées par les Biwat du fl euve Yuat, ces fi gures ont longtemps été considérées comme des « fi gures de faîtage » devant être disposées au sommet de maisons cérémonielles temporaires. Elles sont extrêmement rares, ce qui n’a pas empêché Wauchope d’acquérir cinq des six exemplaires fi gurant dans la collection de l’Australian Museum. Les deux les plus remarquables collectés par Wauchope seront exposés dans Myth & Magic. La phase de recherche et développement de cette exposition a été marquée par une longue quête d’objets, étagère par étagère, caisse par caisse, dans les réserves des musées à travers l’Australie, avec une attention particulière accordée aux pièces qui n’avaient jamais été exposées, publiées ou étudiées de façon signifi cative. Cette démarche entraîna de nombreuses découvertes remarquables, notamment les photos qui fourniront un contexte historique visuel à l’exposition, celles de Des Bartlett, photographe de la vie sauvage qui vécut plusieurs mois avec les Iatmul en 1953. Bartlett immortalisa et documenta plusieurs étapes des rites d’initiation dans le village de Palimbei. Pendant son séjour sur le terrain, il collecta également des objets – il avait heureusement bon goût – et plusieurs de ses pièces iatmul sont présentées dans l’exposition9. Un objet rarement présent dans les collections australiennes a été localisé au cours des recherches préalables à l’exposition : une massue iatmul (fi g. 10) sans doute moins rare dans les musées allemands. Ce type d’objet a été décrit par le kiap J. K. McCarthy en 1936 : « … dans cet endroit, j’ai vu des armes que je ne connaissais pas. Des sortes de haches de combat faites de bois dur, d’environ un mètre de long, dont les extrémités du manche épousaient la forme d’un angle droit, et qui se terminaient par une pointe acérée. Elles ressemblaient fortement à des crosses de hockey, hormis la pointe meurtrière au bout. Le manche était sculpté et un oeil gravé pour donner à ces armes l’apparence d’un quelconque oiseau à long cou. 10 » Certaines collections peuvent parfois réserver de très belles surprises. Un musée possédait en effet de nombreux objets datant d’avant 1950 issus de la région du Sepik et de ses rives, mais leur provenance géographique était défi - nie par un terme pour le moins vague et couvrant un très large territoire : Cap York11. Autre moment mémorable : la


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