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103 FIG. 12 : Figure portant le nom de Tamasua. Village de Tambigenum, fl euve Yuat, province du Sepik oriental, Papouasie- Nouvelle-Guinée. XIXe siècle. Bois, argile, résine et coquillage. H. : 210 cm. Papua New Guinea National Museum and Art Gallery 81.26.178. Tamasua est un esprit bienveillant connu pour apporter son aide aux chasseurs. L’histoire de Tamasua est bien documentée. Il fut enlevé dans le village de Tambigenum lors d’une expédition de guerriers-chasseurs de têtes du village de Maramba au milieu du XIXe siècle. Un guerrier nommé Tungémail l’emmena à Maramba sur l’ancien cours du fl euve Yuat, qui coulait à l’intérieur des terres, à l’ouest de l’emplacement actuel du Yuat. La fi gure de Tamasua est remarquable de par sa posture : bras affi nés et jambes fl échies en délicat équilibre sur des pieds raccourcis perchés, ce qui lui confère un incroyable sens du mouvement. La tête est penchée en avant selon un angle incertain, partant d’imposantes épaules. Le visage, avec ses couches de matières résineuses, séchées et fi ssurées, dote la fi gure d’une présence touchante. Le sommet de la tête, conique, évoque la coiffe en rotin tressé portée par les hommes dans la région du Bas-Sepik en dessous d’Angoram et Kopar et dans les communautés côtières situées à l’embouchure du fl euve. FIG. 13 : Figure d’ancêtre portant le nom de Mogulapan. Village de Torembi, province du Sepik oriental, Papouasie- Nouvelle-Guinée. XVIIIe ou début du XIXe siècle. Bois et pigments naturels. H. : 169 cm. National Gallery of Australia, Canberra, achetée en 1969, inv. 69.230.181. Dans les histoires narrant la création du peuple sawos, Mogulapan est un ancêtre primordial. Cette fi gure de Mogulapan est sculptée dans un bois dense uniquement au moyen d’outils en pierre, coquillage et os. Sa poitrine présente des motifs de scarifi cation circulaire et les marques triangulaires sur ses joues sont celles que portent les guerriers aguerris. Les yeux saillants de Mogulapan représentent peut-être ceux d’un crocodile. Sous l’épaule droite se trouve une vaste zone légèrement brûlée qui serait la preuve d’un événement historique, à savoir une maison de cérémonie frappée par la foudre et qui prend feu. Cette fi gure fragmentaire avait autrefois des bras et des jambes et était bien plus grande. FIG. 14 : Ornement de tête mubungasa. Fleuve Yuat, province du Sepik oriental, Papouasie-Nouvelle-Guinée. XIXe ou début du XXe siècle. Bois, fi bres et ocre. L. : 20 cm. Collection privée, Australie. Il existe une petite quantité de ces rares et magnifi ques objets, mais leur fonction exacte est méconnue. Selon des informations relatives à trois de ces ornements collectés par l’australien E. J. Wauchope entre 1935 et 1938, ils sont portés à l’oreille pendant des danses afi n de représenter les yeux d’un crocodile et sont appelés mubungasa. Tous les hommes mundugumor se considèrent comme les fi ls de la « mère crocodile » ancestrale, Ashin, ce qui laisse penser que ces ornements aient pu être portés dans un contexte cérémoniel associé au crocodile originel. FIG. 15 : Crochet de suspension samban. Province du Sepik oriental, Papouasie-Nouvelle-Guinée. Première moitié du XXe siècle. Collecté par Anthony Forge, 1958–1963. Bois et ocre. H. : 62 cm. National Gallery of Australia, Canberra, don de Cecilia Ng en mémoire d’Anthony Forge, 2006, inv. 2006.654.56. Les samban prennent diverses formes et témoignent du talent artistique des sculpteurs de la région du Sepik. Chaque exemplaire est magnifi quement sculpté en forme d’ancêtre ou d’esprit portant un nom spécifi que. La partie inférieure est souvent sculptée dans le but de représenter la tête d’un poisson-chat dont les barbillons font eux-mêmes offi ce de crochet. L’iconographie du poisson-chat est associée aux puissants esprits waken et pourrait évoquer une partie d’un important mythe Iatmul concernant le sexe.


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