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L’analyse du métal 135 BIBLIOGRAPHIE Aucouturier, M., Keddam, M., Robbiola, L. et Takenouti, H. 2003. « Les patines des alliages de cuivre : processus naturel ou oeuvre de l’homme ». Techné n°18, p. 86-94. Bertholon, R. 2001. “Characterisation and location of original surface of corroded metallic archaeological objects”. Surface Engineering n°17-3, p. 241-245. Bobin, O. et Guegan, H. 2009. “A new approach to the authentication of goldwork using combined Scanning Electron Microscope and External-beam PIXE”. Archéoscience, Revue d’Archéométrie n° 33, p. 341-347. Bugoi, R., Constantin F., 9 et Wanhill, R.J.H. 2003. “Brittle archaeological silver: a fracture mechanisms and mechanics assessment”. Archaeometry n°45-4, p. 625-636. Craddock, P. 2009. Scientific investigation of copies, fakes and forgeries. Oxford : Butterworth-Heinemann. Eugster, O., Kramers, J. et Krahenbulh, U. 2009. “Detecting forgeries among ancient gold objects using U, Th – 4He dating method”. 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La limite de cette technique est que l’absence de 210Pb ne constitue pas un indice formel d’ancienneté, car des alliages anciens peuvent avoir été utilisés pour la fabrication d’un objet moderne. Cette présentation aura, nous l’espérons, montré le potentiel de méthodes scientifiques certes moins connues et pratiquées que le carbone 14 ou la thermoluminescence, mais tout aussi intéressantes pour répondre aux problématiques archéologiques en général et à celles du marché de l’art en particulier. Au-delà du simple test d’ancienneté, ces analyses renseignent également sur les évolutions technologiques, les modifications des approvisionnements en matières premières et sur le niveau de conservation des objets. Un objet repatiné doit être considéré comme faux ! D’un point de vue scientifique, non. Il se peut qu’un objet pour lequel l’analyse microscopique a mis en évidence une corrosion naturelle et de longue durée – compatible, donc, avec une époque ancienne – ait reçu une patine esthétique postérieurement. Dans ce cas, la science ne peut rien statuer et ce sera à l’expert de se prononcer sur les conséquences de ce traitement de surface moderne. Le métal ne peut pas être daté ! Oui et non. Les alliages de cuivre ne sont pas datables à proprement parler, mais il existe des solutions alternatives, nous l’avons vu. Depuis quelques années, des universitaires ont développé une technique de datation de l’or basée sur la mesure des atomes d’hélium. Cela permet de dater la dernière fonte de l’or, mais avec 50% d’incertitude ! Par ailleurs, d’autres laboratoires se sont aventurés à dater des alliages de fer par carbone 14. Pour cela il faut extraire le carbone de l’alliage de fer – une opération des plus complexes –, puis on réalise une datation radiocarbone classique. FIG. C : Casque. Proto-Sénoufo, Côte d’Ivoire. Bronze, H. : 17 cm. Avec l’aimable autorisation de la Galerie Alain Bovis. Les analyses ont montré qu’il s’agissait d’un laiton (14% de zinc) naturellement corrodé. PAGE PRÉCÉDENTE, DE HAUT EN BAS : FIG. 3 : Coupe vue au microscope électronique à balayage (électrons rétrodiffusés, x 500) d’un bronze grec. Le métal est fortement corrodé. On observe une corrosion inter-granulaire (zones sombres) et trans-granulaire (en forme de “quadrillage” sombre). FIG. 4 : Coupe vue au microscope optique (champ sombre, x 100) d’un bronze asiatique riche en étain datant de l’an 1000 av. J.-C. Les zones rouges (cuprite), vertes (malachite) et grises (oxydes d’étain) correspondent aux différents produits de corrosion, soit à la patine. Le métal sain apparaît en jaune. FIG. 5 : Coupe vue au microscope électronique à balayage (électrons rétrodiffusés, x 800) d’une oeuvre en laiton ayant subi une attaque chimique. Les couches sombres en surface correspondent à une patine artificielle. Elles sont parallèles à la surface. FIG. 6 : Coupe vue au microscope électronique à balayage (électrons rétrodiffusés, x 700) d’un bronze égyptien de l’époque Ptolémaïque. Aucune patine superficielle n’est décelable, mais on détecte les processus de corrosion (zones plus sombres) qui se sont développés à l’intérieur du métal. FIG. 7 : Radiographie de rayons X d’un tambour en métal. On repère l’assemblage de morceaux modernes à la découpe bien définie et de parties anciennes (texture granuleuse). FIG. D : Plaque ornementale. Royaume de Bénin, présumée XVIe- XVIIe siècle. Collection particulière. Les analyses ont montré qu’il s’agissait d’un laiton contenant 2% d’aluminium qui a subi une attaque chimique, afin de simuler une patine ancienne. Pour les incrédules, qui sont convaincus que la présence d’aluminium ne constitue pas une preuve de modernité, il est important de rappeler que ce laiton n’est altéré que très superficiellement et que sa patine est artificielle. Donc, même si d’aucuns restent sceptiques, l’étude de la corrosion révèle que cette plaque est moderne. Rappelons à ce propos que tous les objets que nous avons analysés et qui contenaient de l’aluminium se sont également avérés avoir une fausse patine.


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