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DOSSIER FIG. 10 (CI-DESSUS) : Photographie d’une caravane de commerce livrant de l’ivoire auprès d’un comptoir de la NAHV, fin du XIXe siècle – début du XXe siècle. National Museum of World Cultures, Tropenmuseum, Amsterdam. TM 600322112. Acquisition de D. Kikkert. FIG. 11 (EN BAS) : Photographie de J.A. da Cunha Moraes : comptoir de commerce hollandais à Insono (Cabinda), vers 1870. National Museum of Ethnology, Leiden. RV A274-25. PAGE OPPOSÉE, dans le sens des aiguilles d’une montre. FIG.12 : Corne d’hippopotame coupée. L. : 31 cm. National Museum of World Cultures, Tropenmuseum, Amsterdam. TM A-11087. Donation Artis, 1920. 124 commerce proposaient aussi du travail et de nouveaux débouchés pour les produits alimentaires locaux. Mais même si les Européens et les Africains vivaient à côté les uns des autres, et que ces derniers pouvaient voir un Blanc à tout moment, le contact conservait un caractère éphémère, d’autant que les Européens quittaient rarement les limites du comptoir de commerce, contraints par les nombreuses barrières placées par les populations locales. En effet, les mandataires locaux et les intermédiaires de commerce ne tenaient pas à ce que les Blancs pénètrent davantage au Congo, car en tant que chaînons commerciaux entre l’intérieur des terres et la côte, ils craignaient de perdre leur position dès que « l’autre » entrerait en contact direct avec les populations de l’arrière-pays. Les agents de la NAHV, quant à eux, venaient le plus souvent de la noblesse nantie. C’étaient de jeunes hommes de vingt ans en moyenne, dotés d’une bonne éducation, attirés par l’aventure dans un pays lointain. La durée de leur séjour variait de quelques années à quelques décennies. Les agents changeaient régulièrement de comptoir de commerce, non seulement pour acquérir de l’expérience, mais aussi pour se prémunir contre la solitude, et certains retournaient de temps à autre aux Pays-Bas. L’agent de commerce était en outre responsable de la gestion de son comptoir de commerce et, comme la plupart y étaient seuls, la charge de travail était énorme. Surtout à la saison du commerce, où des caravanes arrivaient quotidiennement avec des marchandises en provenance de l’étranger ; les loisirs étaient une denrée rare comme le prouve ce témoignage :17 « Heureusement pour moi, je commence tout doucement à m’habituer à mon environnement clérical ; tous les quinze jours, le dimanche, je quitte la maison quelques heures, et bien que cela ne puisse se passer autrement que sous le soleil ou sous la pluie, et toujours à la bonne franquette, si je puis m’exprimer ainsi, je dois dire que cela faisait toujours beaucoup de bien et que cela constituait pour moi un moyen souverain pour chasser les soucis. Je me rends alors à Mangue-Grande, où je peux à nouveau parler un peu de néerlandais, ce qui vaut quand même la peine. » (Regeer 1882 : 31). Les agents de commerce n’avaient donc pas beaucoup de temps à consacrer à l’élaboration d’une collection ethnographique détaillée. Généralement, celle-ci se portait sur les objets des environs directs du comptoir de commerce ou ceux trouvés pendant les missions ou les courts déplacements. La portée limitée de leur zone de collecte et les quan- FIG.13 : Détail de la défense en fig. 1. On y voit un marchand assis devant son comptoir, un autre homme regarde à l’extérieur par la petite fenêtre d’un bâtiment à l’architecture propre aux comptoirs. Au-dessus du comptoir, un drapeau flotte à la droite de l’oiseau. FIG.14 : Détail de la défense en fig. 1 montrant une caravane de commerce avec des produits destinés au comptoir. FIG.15 : Détail de la défense en fig. 3. où l’on apprécie comment un marchand se voit offrir des produits, probablement du caoutchouc.


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